Erasmus+ : pas assez de moyens, trop de bureaucratie

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Le 7 juillet 2016, le Parlement européen a publié l’étude «Erasmus+: Decentralised implementation – first experiences» (Erasmus+ : mise en œuvre décentralisée – premières expériences). C’est la première fois que l’impact de la restructuration du Programme pour l’éducation et la formation tout au long de la vie (2007-2014), transformé en programme Erasmus+ (2014-2020), est évalué. Le programme Erasmus+ actuel a été créé en 2014 pour financer la mobilité individuelle des apprenants, des enseignants et des projets, afin d’améliorer l’enseignement en Europe.

Cette étude récente a été réalisée par la Direction générale des politiques internes pour la Commission de la Culture et de l’Education du Parlement européen (CULT). Au travers d’une enquête et d’entretiens, elle a évalué la situation et l’évolution des 40 agences nationales, chargées des demandes de projets et de leur évaluation au niveau national.

Les principales conclusions de l’étude portent sur la lourdeur administrative, le financement, la diversification des utilisateurs, la convivialité et le potentiel d’inclusion social d’Erasmus+.

75 % des agences nationales considèrent que la trop grande lourdeur administrative (par ex., demandes de projet et reporting) constitue l’un des plus grands défis du programme Erasmus+. Un autre de ces défis est la priorité accordée aux projets de grande envergure (41 %). Les agences nationales ont dénoncé la complexité et l’inefficacité du processus de demande, notamment pour les petites entreprises.

Concernant le budget d’Erasmus+, la majorité des agences nationales considèrent que le programme ne dispose pas de suffisamment de fonds :

  • environ 82 % des agences nationales ayant répondu l’affirment pour le secteur de l’éducation des adultes,
  • 62,5 % pour le secteur de l’enseignement scolaire,52 % pour le secteur de l’enseignement supérieur,
  • 43,5 % pour le secteur de l’EFP.

De même, les résultats de l’étude montrent que plusieurs demandes de projet de grande qualité ont dû être rejetées pour cause de budget insuffisant. De ce fait, plusieurs agences nationales s’interrogent sur la promotion d’Erasmus+ par la Commission européenne, le déséquilibre entre la promotion et les possibilités de financement étant évident. Le budget est exécuté à 100 %, mais 80 % des demandeurs ne peuvent être satisfaits.

Dans le cadre d’Erasmus+, 33 % des agences nationales considèrent que l’inclusion sociale des utilisateurs issus de milieux défavorisés s’est améliorée, tandis que 36 % d’entre elles pensent qu’elle est restée stable.

Comparée aux programmes précédents, la participation de différents types d’organisations à Erasmus+ a évolué comme suit :

  • 38 % des agences nationales rapportent que la participation des entreprises a augmenté, mais environ 53 % d’entre elles considèrent que leur participation est restée stable.
  • 23 % des agences nationales considèrent que la participation des partenaires sociaux a augmenté. 68,6 % d’entre elles estiment néanmoins que le taux de participation des partenaires sociaux est resté stable.

Le CSEE regrette que les représentants des organisations européennes de partenaires sociaux, telles que le CSEE, aient été exclus des réunions de la commission Erasmus+ depuis la création du programme. Nous sommes convaincus que l’attribution du programme de travail et du budget annuels d’Erasmus+ ne devrait pas être discutée uniquement par la Commission européenne et les représentants des gouvernements et que les syndicats d’enseignants devraient être autorisés à donner leur avis. Nos organisations membres ont également signalé que les demandes de budget Erasmus+ étaient trop compliquées et trop consommatrices de ressources.