La mise en place de TIC innovants nécessite l’implication des syndicats de l’enseignement et doit contribuer à l’équité et à l’inclusivité

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Le Centre commun de recherche de la Commission européenne a récemment lancé une version pilote du SELFIE, un nouvel outil destiné à aider les écoles à utiliser les technologies. Le cadre « écoles numériquement compétentes » veut promouvoir un apprentissage à l’ère numérique combinant une approche aussi bien ascendante que descendante. SELFIE repose lui-même sur ce cadre européen « Digitally-Competent Educational Organisations », un guide visant à aider les organisations éducatives à acquérir les compétences numériques nécessaires. Toutefois, il reste à savoir dans quelle mesure cet outil s’adaptera aux besoins des enseignant(e)s et des éducateur(trice)s à travers tout le paysage européen.

S’il est vrai que ce projet a bénéficié des contributions d’un certain nombre d’enseignant(e)s et d’écoles issu(e)s de pays membres et non membres de l’Union européenne, il n’en reste pas moins que l’étude aurait dû inclure les syndicats de l’enseignement dans la préparation et la mise en œuvre du projet. En effet, il convient de consulter les partenaires sociaux lorsque de nouvelles technologies numériques sont mises à disposition des enseignant(e)s afin de garantir qu’elles favoriseront l’éducation inclusive tout en assistant les enseignant(e)s dans leurs tâches quotidiennes. Par ailleurs, ce projet fait fi de l’importance d’assurer des investissements publics appropriés dans la formation aux TIC pour les enseignant(e)s et les éducateur(trice)s («  formation initiale des enseignants » et « perfectionnement professionnel continu ») afin qu’ils/elles puissent tirer pleinement profit de la gouvernance informatique et numérique et améliorer leur autonomie professionnelle ainsi que leurs méthodes pédagogiques au quotidien, tel que l’explique le Document d’orientation politique du CSEE intitulé « La profession enseignante au 21e siècle et l’utilisation des TIC »  (2016).

En outre, un outil innovant d’évaluation de l’environnement numérique dans les écoles – y compris des activités enseignantes – comme celui-ci se doit de fournir des indications et des instructions claires à l’attention des enseignant(e)s et des responsables d’établissements d’enseignement de sorte qu’ils/elles soient à même d’identifier leurs propres besoins en matière de formation aux TIC et d’assurer une utilisation efficace et responsable de ces dernières dans leurs établissements. Il est également primordial que ces nouveaux outils/appareils prévoient la protection et le respect des données des enseignant(e)s ainsi que de la vie privée des étudiant(e)s/élèves. Enfin, il est essentiel que la communauté éducative dans son ensemble (responsables et chef(fe)s d’établissements, employeurs de l’éducation, etc.) encourage les enseignant(e)s et les éducateur(trice)s à avoir confiance en leur compétences numériques et à se soutenir.

Le CSEE reconnaît la capacité des TIC à favoriser l’éducation inclusive et souligne que cet outil ne peut s’avérer efficace que s’il se concentre davantage sur l’apprentissage que sur la technologie et s’il tient compte de toutes les dimensions de l’enseignement public : stratégies éducatives, formation des enseignant(e)s, expertise des syndicats de l’enseignement, pratiques enseignantes, programmes éducatifs et expériences des élèves/étudiant(e)s, notamment en ce qui concerne les besoins d’apprentissage personnalisé et la promotion de possibilités d'apprentissage individualisé pour tou(te)s les apprenant(e)s.

Le CSEE rappelle également que les appareils numériques devraient être considérés en tant que compléments aux approches et méthodes pédagogiques, comme le conclut le projet ELFE-ESL du CSEE.

Veuillez cliquer ici pour lire la Déclaration du CSEE « Numérisation, employabilité et inclusivité ».