Investir dans l’éducation – Tout ce qui brille n’est pas or

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Il y a moins de trois mois, la Commission européenne lançait son Plan d'investissement pour l'Europe, premier ensemble de lignes directrices proposant des moyens pour sortir l'Europe de la crise financière et économique. Les investissements dans l'éducation et la formation sont au cœur des objectifs généraux des opérations de financement et d'investissement prévues par le Plan. La Commission européenne reconnaît par conséquent que garantir une éducation et une formation de haute qualité constitue un facteur déterminant pour assurer l'inclusion sociale et, a fortiori, la croissance économique.

Le 20 janvier, dans son allocution prononcée au Parlement européen, le Commissaire européen à l'Education et la Culture Tibor Navracsisc a confirmé ce qui suit : « L'éducation est l'une des priorités majeures pour les nouveaux investissements. [...] Nous devons investir dans l'éducation et la formation de manière à ce que l'Europe puisse former de meilleurs enseignants, offrir à ses citoyens les compétences adéquates et permettre à un maximum d'entre eux d'accéder à l'éducation. ».

Afin d'assurer la mise en œuvre du Plan d'investissement, la Commission européenne a adopté une proposition de règlement établissant un nouveau Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS). Celui-ci entend réunir les investissements réalisés au sein de l'UE par les Etats membres et les investisseurs privés (16 milliards € de garantie publique et 5 milliards de la BEI). Au travers de la mobilisation des deniers publics, ce plan devrait générer près de 315 milliards € d'investissements privés. Bien que la nécessité d'investir davantage dans l'éducation reste l'une des priorités, les montants engrangés par le FEIS seront principalement utilisés dans le cadre de partenariats public-privé. Malheureusement, aucune précision n'a été apportée concernant le rôle des partenariats public-privé dans le déploiement du nouveau fonds au sein de l'éducation, pas plus qu'une définition précise concernant les responsabilités en matière d'investissement public dans ce secteur.

Il est prévu que les Etats membres puissent contribuer au fonds d'investissement, en leur offrant davantage de flexibilité pour le calcul de la dette publique et du déficit budgétaire. Mais le diable se cache entre les lignes... Ainsi, une autre communication présentée en janvier 2015 par la Commission européenne Utiliser au mieux la flexibilité au sein des règles du Pacte de stabilité et de croissance rappelle que cette flexibilité ne sera pas accordée aux Etats membres ne respectant pas le plafond de 3 % imposé pour les déficits budgétaires, ni à ceux engagés actuellement dans la procédure de déficit excessif.  La France, l'Espagne, le Portugal, l'Irlande et la Grèce ne sont que quelques-uns des Etats qui ne bénéficieront pas de cette flexibilité.

Plan d'investissement pour l'Europe