Pays-Bas : Code rouge maintenu

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Demain 14 février 2018, la première d’une série de grèves régionales sera lancée dans les provinces néerlandaises de Groningue, de Frise et de Drenthe.

Comme l’a signalé le syndicat AOb, l’épidémie de grippe joue actuellement en faveur du PO-Front (Front de l’enseignement primaire) pour le lancement d’une série d’actions de protestation visant à alléger la charge de travail et à augmenter les salaires du personnel enseignant :

« L’épidémie de grippe laisse clairement apparaître la pénurie d’enseignant(e)s dont souffrent les Pays-Bas. Depuis le début du mois de février, les écoles ne cessent de faire état de leurs difficultés à gérer les absences de leurs effectifs en congé de maladie. Parmi ces difficultés, les écoles ne trouvent pas d’enseignant(e)s pour assurer les remplacements, les classes sont suspendues, les enseignant(e)s retraité(e)s sont appelé(e)s en renfort, le personnel enseignant engagé à mi-temps travaille des jours supplémentaires, la direction donnent cours toute la semaine et le personnel dont l’état de santé demeure plus ou moins acceptable continue à enseigner, même s’il ne devrait pas. »

Suite aux actions menées aux mois de juin, octobre et décembre 2017, le gouvernement néerlandais a commencé à prendre quelques timides mesures. Le ministre de l’Education Arie Slob a décidé précipitamment de rendre public le budget qu’il envisageait d’annoncer en 2021. Ce dernier prévoit des mesures visant à réduire la charge de travail.

Les syndicats et les organisations d’employeurs du PO-Front ont accueilli favorablement cette décision, considérée comme un premier pas pertinent. L’AOb précise : « La charge de travail ne pourra être réduite efficacement qu’en présence d’un nombre suffisant d’enseignant(e)s et, si l’on souhaite attirer davantage de candidat(e)s dans la profession, seule une augmentation substantielle des salaires pourra y contribuer. Raison pour laquelle la série de grèves annoncée sera maintenue comme prévu. »

Susan Flocken, Directrice européenne du CSEE s’est félicitée de l’accord conclu et a déclaré : « Il est grand temps pour les autorités éducatives de prendre des engagements concrets en faveur de l’éducation de qualité et de revaloriser le statut de la profession enseignante. En cette époque de transformation démographique, il est indispensable d’attirer des enseignant(e)s hautement qualifié(e)s et de faire en sorte qu’ils/elles poursuivent leur carrière dans l’enseignement. Si l’on souhaite offrir une éducation de qualité, il est essentiel de proposer des rémunérations et des conditions d’emploi décentes afin de pouvoir assurer la rétention des professionnel(le)s qualifié(e)s ainsi que le recrutement de jeunes enseignant(e)s qualifié(e)s. Le CSEE soutient le mouvement de contestation de l’AOb, convaincu que cette série d’actions aboutira à des mesures concrètes de plus grande envergure pour les enseignant(e)s aux Pays-Bas".