Position du CSEE concernant les rapports du Parlement Européen sur la mise en œuvre du Semestre européen

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Le Parlement européen s'est remis au travail et ses Commissions ont été reformées. L'un des premiers thèmes abordés a été la question fondamentale du Semestre européen pour la coordination des politiques économiques : mise en œuvre des priorités 2014. En août, la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen (ECON) a publié un projet de rapport sur la mise en œuvre du Semestre européen, commenté par la Commission de l'emploi et des affaires sociales du Parlement européen (EMPL).

Les deux Commissions se sont félicitées des recommandations par pays formulées par la Commission européenne au cours du Semestre européen, stipulant que la priorité doit être accordée au maintien des budgets de l'éducation pour favoriser la croissance. Cette position rejoint celle défendue récemment par le CSEE dans le cadre des recommandations par pays 2014-2015 (CSR), dénonçant également le sous-financement dramatique de l'éducation dans bon nombre d'Etats membres et exigeant que toute recommandation relative à l'éducation et à la formation soit assortie d'un financement public approprié et durable, davantage orienté sur l'éducation de qualité.

Le projet de rapport de la Commission des affaires économiques reconnaît clairement que les réformes structurelles pour favoriser la croissance et l'emploi doivent être accompagnées d'un investissement à plus long terme dans l'éducation, les compétences, la recherche, et le développement, ainsi que dans la valorisation des ressources. Le rapport souligne toutefois que dans chacun de ces domaines, les investissements privés soutiennent beaucoup mieux la croissance que les investissements publics.

Le Secrétariat du CSEE salue le fait que, dans son projet d'avis, la Commission de l'emploi et des affaires sociales dénonce clairement que plus de 20 Etats membres ont réduit leurs budgets consacrés à l'éducation (pourcentage de PIB), compromettant ainsi leur propre potentiel de croissance. Il déplore également que tous les Etats membres n'aient pas impliqué leurs partenaires sociaux nationaux dans le processus du Semestre européen.

Au mois de juillet dernier, les organisations membres du CSEE avaient adressé aux dirigeants européens un message sur l'investissement dans l'éducation, leur demandant d'accorder la priorité aux investissements dans ce secteur, étant donné qu'il s'agit là de la seule solution pour stimuler le potentiel de croissance économique en Europe et réduire les inégalités sociales. Adressé au moment où les institutions européennes procédaient à la définition de leurs priorités stratégiques futures, ce message a reçu un accueil favorable de la part de la présidence italienne du Conseil de l'Europe et de la Commission européenne.

Suite à l'envoi de ce message, les organisations membres du CSEE ont commencé à faire pression sur leurs gouvernements nationaux afin que l'éducation soit considérée comme le principal investissement permettant de stimuler la croissance, et qu'elle soit prise en compte dans les différentes phases du Semestre européen.