L’Examen annuel de la croissance 2015 - L’investissement dans l’Éducation : priorité européenne malgré l’objectif d’assainissement budgétaire

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L'Examen annuel de la croissance 2015, publié le 28 novembre dernier, présente les priorités de la nouvelle  Commission européenne en matière de croissance et d'emploi.  L'examen annuel de la croissance est une communication de la Commission européenne aux États membres qui consacre l'avènementd'un nouveau cycle de gouvernance économique et du  Semestre européen et qui  définit, entre autres, les objectifs principaux dans le domaine de l'éducation et de la formation. La Commission européenne reconnaît que la croissance de l'économie européenne est encore à la traîne et que les maigres progrès prévus ne se sont pas concrétisés durant le second semestre de l'année 2014. En vue d'une sortie de crise, l'examen annuel de la croissance de la Commission européenne suggère d'adopter une approche intégrée et recommande  une politique économique et sociale fondée sur trois grands piliers: un coup de fouet aux investissements, une accélération des réformes structurelles et la poursuite de la responsabilité budgétaire.

« La Commission Juncker a l'opportunité de faire prendre un nouveau départ à l'Europe et de renverser la vapeur en ce qui concerne les faibles investissements et autres coupes claires dans le secteur de l'éducation à travers l'Europe. Le plan d'investissement pour l'Europe, lancé il y a deux jours et visant à débloquer quelque 315 milliards d'euros, pourrait déjà constituer un pas dans la bonne direction. Toutefois, ces ressources restent insuffisantes et la recommandation, formulée dans l'Examen pour la croissance annuelle 2015, d'investir dans l'éducation et la recherche dans les limites de l'assainissement budgétaire n'est tout simplement pas réaliste », déclare Martin Rømer, Directeur européen du CSEE.

Bien qu'il encourage l'investissement dans l'éducation en faveur de la croissance, l'examen annuel de la croissance 2015 précise que  les investissements devraient être réalisés dans un cadre garantissant un contrôle à long terme du déficit public et du niveau des dettes ; en d'autres termes, sans créer de nouvelles dettes. Or, il est difficile d'imaginer que les États membres puissent trouver les ressources publiques nécessaires pour financer l'éducation tout en subissant une pression constante de stabilité et d'assainissement fiscaux. Le CSEE demande depuis longtemps à la Commission et au Conseil européens d'exclure l'investissement dans l'éducation des contraintes imposées par le pacte de stabilité, seul moyen de favoriser une éventuelle croissance économique en Europe et de réduire les inégalités sociales.

Plus tôt cette semaine, des représentants de 131 syndicats d'enseignants membres du CSEE se sont réunis à Vienne pour discuter de l'Avenir de la profession enseignante et ont envoyé un message fort à la Commission européenne :  « Les politiques néolibérales mises en place par certains gouvernements en Europe en vue de surmonter la crise économique ont eu des conséquences dramatiques sur les services publics et l'éducation. En raison de ces politiques et du Pacte budgétaire européen poursuivi par l'UE, la Troïka et certains Etats membres de l'UE, des mesures d'austérité et des coupes budgétaires continuent à être imposées aux citoyen(ne)s européen(ne)s, conduisant à des conséquences plus drastiques encore pour les conditions de travail et l'éducation de qualité pour tous. Un changement de politique est nécessaire. L'Europe doit passer outre les politiques d'austérité qui exercent une pression de plus en plus contraignante sur les investissements et accentue les inégalités sociales. Il est dès lors essentiel d'instaurer un dialogue social efficace en vue de réformes structurelles dans l'éducation ».

En savoir plus sur les Activités du CSEE sur l'impact de la gouvernance économique sur l'Éducation

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