Webinaire pré-conférence du CSEE : dialogue social, négociation collective et droits syndicaux

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Organisé le 13 novembre 2020, ce webinaire pré-conférence du CSEE a réuni des représentant·e·s de ses organisations membres en vue de discuter des tendances actuelles au sein du dialogue social pour l’emploi et les politiques éducatives, la négociation collective et le respect des droits syndicaux en Europe.

La pandémie de Covid-19 a démontré combien les mécanismes du dialogue social et de la négociation collective étaient fondamentaux pour définir des politiques éducatives et des accords pour la protection de l’emploi efficaces et capables de répondre aux besoins sur le terrain. Malgré les nombreuses années au cours desquelles ils ont été détériorés, ces mécanismes permettent aujourd’hui d’éviter que les bouleversements consécutifs à la fermeture des écoles ne se transforment en une crise plus grave encore et de s’assurer que la voix des enseignant·e·s et du personnel de l’éducation sera entendue.

Confiance, compréhension mutuelle, outils et espace de négociation sont les conditions préalables indispensables pour obtenir des résultats partagés équitablement. Christine Blower, présidente du CSEE, a ouvert le webinaire en déplorant que, au cours de ces dix dernières années, les actes législatifs unilatéraux visant à transformer l’éducation et le travail en marchandises soient allés de pair avec les tentatives de décentraliser la négociation collective et de porter atteinte aux politiques salariales. Branimir Strukelj, vice-président du CSEE, a souligné que, en raison de cette situation, il avait été plus difficile encore pour les syndicats de l'enseignement d’obtenir des résultats conséquents au travers des accords sectoriels et que l’ensemble des enseignant·e·s et du personnel de l’éducation avaient dû faire face à des changements dans leur environnement professionnel, dont les effets commençaient à se faire sentir sur leur profession, leurs conditions de travail et la qualité de leurs emplois.

L’enseignement étant une profession comparable à une mission, la question de l’autonomie pédagogique et du libre choix des méthodes d’enseignement est aussi importante que les besoins industriels des enseignant·e·s et des professionnel·le·s de l’éducation. Heljä Misukka, représentant le syndicat finlandais OAJ, a enrichi le débat en soulevant la question des lacunes et des besoins en termes de développement des capacités du dialogue social et en expliquant le rôle de son syndicat dans l’élaboration des nouveaux programmes d’études et la réforme de l’éducation en Finlande.

John MacGabhann, représentant le syndicat irlandais TUI, a expliqué que dans son pays, sévèrement touché par la crise économique de 2008 et les mesures d’austérité qui ont ensuite été appliquées aux dépenses publiques, les syndicats ont été en mesure de gérer les licenciements attendus dans le secteur de l’éducation en signant trois conventions collectives destinées à sauver les emplois des enseignant·e·s. Irina Afanasyeva, représentant le syndicat du personnel de l’éducation et des sciences du Kirghizistan (TUESWK), a expliqué que les projets de loi actuels relatifs aux syndicats mettaient gravement en péril le dialogue social sectoriel et avaient pour objectif d’autoriser uniquement la confédération des syndicats de la République kirghize à représenter le personnel affilié à des syndicats et à engager le dialogue social avec le gouvernement du pays.

Les participant·e·s ont ensuite discuté des stratégies, actions et outils permettant de renforcer l’efficacité du dialogue social et de la négociation collective et ont étudié les possibilités de mener un plus grand nombre d’actions de solidarité stratégiques dans la région européenne pour soutenir les initiatives en faveur du renforcement des capacités.

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