L'impact de la pandémie du COVID-19 sur l'enseignement supérieur dans l'espace européen de l'enseignement supérieur

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Suite à l'adoption du le Communiqué ministériel de Rome, la réunion plénière du Groupe de suivi de Bologne (BFUG), l'organe de suivi du processus de Bologne a eu lieu du 15 au 16 avril 2021, avec 103 participant·e·s dont des représentant·e·s des ministères de l'Education de 49 pays et de 10 membres consultatifs[1].

Entre autres sujets, la réunion s'est concentrée sur les conséquences de la pandémie du COVID-19 sur l'enseignement supérieur et la recherche (ESR) au sujet desquelles le CSEE a fait entendre la voix des universitaires et des chercheur·euse·s. Andreas Keller, Vice-président du CSEE, a présenté à la plénière le rapport du CSEE sur «L’impact de la crise du COVID-19 sur le personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche», soulignant l’énorme impact que la pandémie a eu sur les conditions de travail des universitaires et des chercheur·euse·s. Alors que les universitaires, en particulier les femmes, ont eu du mal à équilibrer le travail à distance avec l'augmentation des heures supplémentaires, les responsabilités relatives à la garde des enfants et des personnes âgées à domicile, l'enseignement et l'apprentissage en ligne ont également obligé les universitaires à négliger leurs travaux de recherche, afin d'assurer une bonne préparation et la fourniture d'un enseignement en ligne de qualité à leurs étudiant·e·s. En outre, la crise financière, associée à une baisse des candidatures et des admissions dans les établissements d'enseignement supérieur, a considérablement réduit les budgets de l'enseignement supérieur. Cela s'est traduit par des réductions de salaire ou des licenciements d'enseignant·e·s et de chercheur·euse·s, et une détérioration des conditions de travail, en particulier celles de ceux·celles qui travaillent dans le cadre de contrats à durée déterminée qui ne sont pas (ou pas suffisamment) prolongés malgré les perturbations dans le secteur de la recherche provoquées par la pandémie.

La situation mise en exergue par le CSEE lors de la réunion du BFUG se reflète pleinement dans les données européennes récentes. Une nouvelle étude publiée par la Commission européenne sur «L’impact de la pandémie du COVID-19 dans l’enseignement supérieur» fournit des informations actualisées sur l’impact de la pandémie sur le personnel universitaire et son bien-être. Le rapport souligne que le personnel enseignant n’a pas eu suffisamment de temps pour se préparer et donc adapter son matériel d’apprentissage et ses méthodes pédagogiques à l’enseignement à distance d’urgence. Le manque de compétences et de formation des enseignant·e·s pour l’enseignement d’urgence en ligne constitue un autre défi majeur. Selon le rapport, «la pandémie de COVID-19 entraînera une détérioration significative des inégalités en matière d’éducation dans l'enseignement pré-universitaire», exprimant une vive préoccupation concernant les inégalités d'accès et de participation à l'enseignement supérieur. L’étude européenne montre que l’augmentation de la charge de travail du personnel enseignant, les inquiétudes, la frustration, les soucis, l’incertitude et les désagréments font partie des causes de la dégradation du bien-être des enseignant·e·s. Comme le rapport souligne également que peu de données sont disponibles sur le bien-être des enseignant·e·s pendant la crise du COVID-19, le CSEE souligne la nécessité de poursuivre les recherches et de diffuser les informations dans ce domaine.

À la lumière de ces faits, le CSEE a appelé lors de la réunion du BFUG les gouvernements et les établissements d'enseignement supérieur du processus de Bologne à:

  • Garantir des investissements publics durables dans l'enseignement supérieur et la recherche, afin d'assurer une sortie à long terme de la crise sanitaire, économique et sociale actuelle.
  • Étendre et améliorer les infrastructures informatiques dans les établissements d'enseignement supérieur, fournir du matériel d'apprentissage, des outils et des plates-formes efficaces, promouvoir les ressources éducatives libres (REL) et protéger les droits de propriété intellectuelle dans l'enseignement.
  • Soutenir le personnel enseignant et administratif par le biais d’emplois permanents pour des tâches permanentes, d’une formation professionnelle suffisante et adéquate et d’un développement professionnel continu, d’une assistance technique, de tests et de vaccinations pour le COVID-19 comme condition préalable au retour à l'enseignement sur site, d’une charge de travail soutenable et d’un congé parental payé pour le personnel.
  • Promouvoir l'enseignement, l'apprentissage et l'évaluation basés sur les compétences; sauvegarder les normes de qualité de l'enseignement supérieur; et adapter les réglementations d'assurance qualité concernant l'apprentissage et l'enseignement en cas de pandémie.

Pour en savoir plus:

Rapport de la Commission européenne: «L’impact de la pandémie du COVID-19 dans l’enseignement supérieur»

 

[1]  Conseil de l’Europe, UNESCO, ENQA, EQAR, ESU, Eurostudent, EUA, EURASHE, CSEE-Région européenne de l’IE, BusinessEurope.