Les syndicats sont préoccupés par l'impact de la pandémie du COVID-19 sur le personnel de l'enseignement supérieur et de la recherche

2 octobre 2020

L’épidémie de COVID-19 est une crise de santé publique totalement différente de tout ce à quoi l’Europe a été confrontée depuis de nombreuses années. Alors que le personnel éducatif et ses syndicats sont aux prises avec l'épidémie, nous soutenons et informons les organisations membres dans toute la mesure possible.

Les organisations qui se sont réunies les 29 et 30 septembre 2020 ont discuté, entre autres, de l'impact de la pandémie du COVID-19 sur les conditions de travail du personnel et sur le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche en général.

Les représentant·e·s syndicaux·cales de l'enseignement supérieur et de la recherche ont expliqué que le personnel avait déjà connu un manque de formation sur les compétences numériques, la pédagogie numérique et les outils informatiques avant la crise dans la plupart des pays. Cela avait rendu difficile la transition vers un enseignement et une recherche entièrement numériques. L'enseignement en ligne a eu un impact énorme sur la charge de travail du personnel, principalement sur le personnel féminin qui devait trouver un équilibre entre travail à distance, heures supplémentaires en augmentation et soins aux enfants et aux personnes âgées à la maison. De nombreux·euses   professeur·e·s d'université ont été contraint·e·s de négliger leurs tâches de recherche afin d'assurer une bonne préparation et un enseignement en ligne de qualité à leurs étudiant·e·s. En effet, de nombreuses questions et problèmes non résolus ont émergé pendant la crise, tels que le changement de la nature du travail universitaire, le rôle du secteur privé dans le soutien à la numérisation, la protection des données, la vie privée, la surveillance et les droits de propriété intellectuelle. Alors que les enseignant·e·s de l'enseignement supérieur devaient préparer leur propre matériel pédagogique, les membres du CPESR (HERSC) ont signalé que le droit d'auteur de ces matériels n'était souvent garanti ni par les universités ni par la législation nationale. Les syndicats du personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche ont même fait part de leur expérience selon laquelle des fournisseurs de services informatiques privés avaient commencé à vendre des matériels non protégés par le droit d’auteur.

 La pandémie a également eu de graves conséquences sur les candidatures et les admissions dans les universités, ce qui a contribué dans certains cas à une réduction des budgets des universités et donc à leur incapacité à payer leur propre personnel, entraînant des licenciements de professeur·e·s et de chercheur·euse·s. «L'hiver arrive», ont déclaré les représentant·e·s de ces syndicats, qui s'attendent à davantage de réductions des investissements publics dans l'enseignement supérieur et la recherche à l'avenir, ce qui aura un impact négatif sur les égalités sociales entre les étudiant·e·s, sur l'enseignement supérieur et la recherche de haute qualité et sur les conditions de travail du personnel.

Alors que les politicien·ne·s soutiennent que l'enseignement en ligne devrait devenir la norme, les syndicats de l'éducation exigent que les ministères respectent la liberté académique et l'autonomie institutionnelle ainsi qu'un bon équilibre entre l'enseignement en ligne et l’enseignement en présentiel. La vie académique, les programmes en laboratoire et sur place et les interactions enseignant-élève et élève-élève ne peuvent être remplacés par l'apprentissage en ligne

Les membres du CPESR ont également discuté lors de la réunion avec les orateur·trice·s   de la Direction générale de l'emploi, de l'éducation et de la recherche de la Commission européenne de l'impact des micro-certificats et de l'harmonisation des systèmes de suivi des diplômé·e·s sur le financement des établissements d'enseignement supérieur et sur la liberté académique. Les membres ont échangé des vues avec la Commission européenne sur ses futurs travaux relatifs au développement des compétences des chercheurs et leur relation avec la liberté de la connaissance et de la recherche.

Les syndicats de l'éducation se préparent également à la Conférence ministérielle de Rome des pays participants au processus de Bologne, qui aura lieu le 19 novembre 2020.