Les syndicats appellent à un Espace européen de la recherche plus équitable et inclusif

Dans son nouveau document de position sur l’avenir de l’Espace européen de la recherche (EER), le Comité syndical européen de l’éducation (CSEE) présente des revendications clés pour garantir que les politiques de recherche privilégient l’intérêt public, la liberté académique et des conditions de travail décentes pour les chercheurs. Représentant les professionnels de la recherche, le CSEE exprime ses préoccupations face à l’influence croissante des logiques de marché dans la politique européenne de recherche et aux risques d’exclusion des chercheurs et de leurs syndicats des structures de gouvernance.

Les principales revendications du CSEE

  • Un investissement public à long terme dans la recherche, avec des objectifs contraignants pour consacrer au moins 4 % du PIB à la recherche publique et privée, en particulier dans les domaines vulnérables tels que les sciences sociales, les humanités et les arts.
  • La reconnaissance de la recherche comme un bien public, fondé sur la démocratie, la justice sociale et la durabilité environnementale.
  • La résistance à la marchandisation croissante de la recherche et aux priorités dictées par le marché à court terme, notamment dans des cadres tels que l’initiative Union des compétences.
  • La promotion de conditions de travail équitables, de contrats permanents et de parcours professionnels inclusifs pour tous les chercheurs, en particulier les jeunes chercheurs et les femmes, ainsi qu’un renforcement des protections des droits des chercheurs.
  • Un appel à une gouvernance éthique et inclusive des infrastructures numériques et de recherche, avec un accès ouvert, des normes éthiques élevées et des garanties claires pour l’autonomie des chercheurs.
  • Un dialogue social renforcé: les syndicats de chercheurs doivent être reconnus comme partenaires sociaux et inclus dans la gouvernance des outils de l’EER tels que l’Agenda politique de l’EER, ResearchComp et le Pacte pour la recherche et l’innovation.
  • L’équité dans l’investissement en infrastructures, en évitant la centralisation et en garantissant le renforcement des capacités dans les régions sous-financées, avec une gouvernance transparente impliquant des représentants syndicaux.
  • Un engagement à défendre la liberté académique, les droits à la négociation collective et l’autonomie institutionnelle, conformément aux normes internationales telles que les Recommandations de l’UNESCO et la Recommandation 1762 du Conseil de l’Europe.

Le CSEE exhorte la Commission européenne et les États membresà déplacer le focus de l’EER de la seule compétitivité vers une vision plus large, fondée sur la résilience démocratique, la gouvernance éthique de la recherche, le bien public et la justice sociale.

📥 Lire le document de position complet du CSEE ici.

Un appel fort au dialogue social

Commentant l’importance de ces évolutions, Jorunn Dahl Norgård, présidente du Comité permanent du CSEE pour l’enseignement supérieur et la recherche (HERSC), a déclaré :

« L’agenda politique de l’EER adopté en mai inclut des politiques et actions structurelles à court et long terme qui auront un impact majeur sur les chercheurs. Cela concerne la durabilité des carrières, l’égalité des genres et l’évaluation de la recherche. Pour le CSEE, il est évident que ces sujets doivent faire l’objet d’un dialogue social et d’une co-détermination lors de leur mise en œuvre, tant au niveau européen que national. Nous appelons donc à un dialogue social renforcé. »