Debout et solidaires : pourquoi je participe à la Budapest Pride

par Jelmer Evers, Directeur du CSEE

Ce week-end, je me rendrai à Budapest pour participer à la marche de la Pride, car nous devons affirmer notre solidarité avec toutes celles et ceux qui croient en la dignité, l’égalité et les droits humains. Et cela concerne chaque citoyen, syndicaliste, enseignant et universitaire en Europe.

Des libertés fondamentales menacées

Aujourd’hui en Hongrie, les libertés démocratiques fondamentales sont en danger. L’interdiction de la Pride est une attaque frontale contre la liberté d’expression et la liberté de réunion. Elle s’inscrit dans une dérive autoritaire qui s’aggrave depuis une décennie. Les enseignants qui osent protester pour des salaires décents ou une éducation de qualité risquent le licenciement. La société civile est réduite au silence. L’éducation n’est plus un espace de pensée critique, mais devient un instrument de contrôle idéologique. Dans ce climat, le simple fait de se rassembler pacifiquement et publiquement — que ce soit pour les droits des enseignants ou pour les droits LGBTQ+ — est criminalisé ou restreint sous des prétextes vagues.

La Pride : un acte démocratique

La Pride à Budapest est bien plus qu’une célébration des identités LGBTQ+. C’est un moment d’expression démocratique pacifique dans un pays où ces espaces deviennent rares et fragiles. Je vais y participer parce que le peuple hongrois — militants LGBTQ+, enseignants, étudiants, parents et syndicalistes — a fait preuve d’un courage immense pour défendre la démocratie, contre l’autoritarisme, et pour une société inclusive et juste. Ils doivent savoir qu’ils ne sont pas seuls.

Un témoignage syndical

En tant que directeur du CSEE, j’ai entendu directement nos collègues hongrois expliquer comment le gouvernement a attaqué la liberté académique et l’autonomie professionnelle, supprimé le dialogue social, attaqué le droit de grève et exclu la société civile de la construction de l’avenir de l’éducation publique. Le climat politique est devenu hostile à la diversité sous toutes ses formes. Et pourtant, malgré la fatigue et les risques, beaucoup continuent de résister — y compris par l’acte simple mais puissant de participer à la Pride.

Une question de valeurs

Participer à de tels événements n’est pas seulement un droit — c’est une affirmation de valeurs. Nous croyons en une Europe où les droits fondamentaux comme la liberté de réunion sont vigoureusement défendus, où les écoles sont des espaces sûrs et démocratiques pour chaque enfant et chaque enseignant, quel que soit son identité ou son orientation. Nous croyons en un syndicalisme comme force d’inclusion et de justice. Si nous perdons ces droits et valeurs dans un État membre, ils sont menacés dans toute l’Union européenne.

C’est pourquoi je marcherai pacifiquement dans Budapest la semaine prochaine. Parce que le silence ressemblerait à de la complicité. Et parce que la solidarité, plus que jamais, doit être visible.