Debout et solidaires à la Budapest Pride 2025 : une déclaration syndicale

Le 28 juin 2025, la Budapest Pride a marqué un moment historique — non seulement pour les droits LGBTQ+ en Hongrie, mais aussi pour la démocratie elle-même. Malgré une interdiction officielle, des menaces de surveillance, des amendes allant jusqu’à 500 € et des poursuites pouvant entraîner jusqu’à un an de prison pour les organisateurs, les rues se sont remplies de 180 000 à 200 000 marcheurs fiers et pacifiques, soit plus de cinq fois la participation des années précédentes.

Le CSEE présent en solidarité

Une délégation du CSEE, comprenant Jelmer Evers, directeur européen du CSEE, ainsi que des représentants de l’ AOb et de la GEW, a rejoint la marche de la Budapest Pride en personne, aux côtés des syndicats hongrois de l’éducation PSZ et PDSZ, et d’autres organisations sous pression. Leur présence portait un message clair : les syndicats représentant les enseignants et le personnel éducatif à travers l’Europe défendent l’égalité, la démocratie et la liberté d’expression et de réunion. Du point de vue syndical, la Budapest Pride n’était pas seulement une démonstration de solidarité — c’était une défense des libertés démocratiques, des environnements de travail sûrs et de la dignité de tous les personnels éducatifs et des élèves.

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Des enseignants attaqués

Bien que la Pride se soit déroulée pacifiquement, le contexte politique général reste profondément préoccupant. Le syndicat démocratique des enseignants (PDSZ) est à nouveau la cible d’attaques de la part de responsables gouvernementaux. Un jour après la marche, Katalin Balatoni, commissaire auprès du Premier ministre, a accusé le PDSZ de mettre « la Pride avant la protection de nos enfants », les présentant comme des idéologues radicaux cherchant à infiltrer les écoles et jardins d’enfants avec une « idéologie arc-en-ciel ». Ces propos déshumanisants sont une tentative dangereuse et délibérée de discréditer les enseignants et les syndicats qui les représentent. Ces narratifs ne déforment pas seulement le rôle des syndicats, ils menacent aussi la sécurité et la liberté des professionnels de l’éducation. Le CSEE réaffirme que la démocratie, la diversité, l’égalité et le respect ne sont pas des menaces — ce sont les fondations d’une culture scolaire démocratique et de l’éducation publique.

Les syndicats et les enseignants subissent une pression croissante de la part du gouvernement Orbán :

  • licenciements arbitraires d’enseignants critiques,
  • introduction de lois et directives antisyndicales,
  • mesures fiscales pour affaiblir les syndicats,
  • contrôle idéologique de plus en plus strict des programmes et des supports pédagogiques.

Jelmer Evers :

« C’est une lutte énorme que nos collègues du PSZ et du PDSZ ont menée et continuent de mener, et je n’ai que de l’admiration pour ce qu’ils font dans des circonstances très difficiles. Le CSEE est à leurs côtés dans leur combat pour une éducation publique de qualité, pour notre profession et pour la démocratie. »

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Ce qui est en jeu

  • La liberté d’expression et de réunion, fondements de l’existence des associations et syndicats d’enseignants et piliers de la démocratie.
  • L’autonomie professionnelle des enseignants, qui doit être protégée contre toute ingérence politique autoritaire.
  • Des écoles sûres et inclusives, essentielles pour une éducation de qualité et pour rendre la profession enseignante attractive.
  • Un dialogue social réel, impossible lorsque les syndicats sont vilipendés et réduits au silence.

Nous avons besoin d’action

La Budapest Pride 2025 a été un acte puissant de résistance — mais elle ne peut rester isolée. C’est une honte que des droits humains et politiques fondamentaux puissent être bafoués en toute impunité et qu’un régime autoritaire puisse exister au sein de l’Union européenne. Nous avons soit un État de droit démocratique, soit nous ne l’avons pas. La présidente Ursula von der Leyen, la Commission européenne et les États membres doivent prendre des mesures concrètes pour tenir le gouvernement de Viktor Orbán responsable. Que ce soit par des mécanismes juridiques, la conditionnalité européenne ou l’accélération des procédures de l’article 7, le silence n’est pas une option. Le ciblage systématique des syndicats et des minorités doit être contré par la solidarité et la pression au plus haut niveau.