Les syndicats européens de l’éducation aux côtés des enseignants roumains contre les mesures d’austérité
Le système éducatif roumain traverse une crise sans précédent. À la suite d’un sévère plan d’austérité fiscale introduit par le gouvernement, les enseignants et les élèves subissent de plein fouet des mesures qui menacent la qualité et l’équité de l’éducation.
La nouvelle loi, adoptée sans consultation, augmente la charge de travail des enseignants de deux heures par semaine, réduit de plus de 50 % la rémunération horaire et impose la fusion de milliers de postes. Les communautés rurales sont les plus touchées, avec jusqu’à 1 000 écoles menacées de fermeture et des classes pouvant atteindre 34 élèves. Les bourses ont été drastiquement réduites, compromettant les chances des élèves défavorisés.
Malgré ces sacrifices, les économies réalisées ne représentent que 0,21 % du PIB, tandis que le coût social est incommensurable. Les enseignants gagnent désormais moins par heure que de nombreux métiers non qualifiés, un signal alarmant sur la faible valeur accordée à l’éducation.
Les syndicats roumains de l’éducation ( FSLI, FSE Alma Mater) ont lancé une vague de protestations depuis le 30 juillet, culminant avec un rassemblement national le 8 septembre, jour de la rentrée scolaire. Leur message est clair : l’éducation n’est pas une dépense à réduire, mais un investissement pour l’avenir.
Jelmer Evers, Directeur européen du CSEE : « Alors que l’UE s’engage dans un programme ambitieux avec l’Union des compétences et l’Agenda européen des enseignants, qui souligne l’urgence de renforcer les systèmes publics d’éducation et la profession enseignante, la Roumanie prend exactement la direction opposée. La Roumanie doit investir dans l’avenir, et les organisations internationales ainsi que l’UE doivent soutenir la Roumanie dans cet effort pour le bien de notre avenir collectif. »
Le CSEE et les syndicats européens de l’éducation expriment leur pleine solidarité avec les enseignants roumains et leurs syndicats. Nous sommes unis pour exiger :
- Un financement adéquat de l’éducation, de bonnes conditions de travail et des salaires équitables pour les enseignants.
- La fin des réformes chaotiques et unilatérales qui compromettent la qualité de l’éducation.
- Le respect du dialogue social et des droits du travail.
- Que l’UE revoie ses politiques fiscales actuelles pour permettre à la Roumanie d’investir dans l’éducation publique et de concrétiser les objectifs de l’Espace européen de l’éducation.
Nous exhortons le gouvernement roumain à suivre les normes et bonnes pratiques internationales telles que :
- Les recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante
- La campagne d’ Education International : Go Public – Fund Education!
- Les recommandations du CSEE : Rehausser le statut et améliorer l’attractivité de la profession enseignante
L’éducation est une pierre angulaire de la démocratie et de la justice sociale. Nous appelons le gouvernement roumain à abandonner ces mesures néfastes et à engager un véritable dialogue pour protéger le droit de chaque enfant à une éducation publique de qualité.