Les syndicats de l’éducation appellent à une action renforcée pour l’inclusion des réfugiés et des migrants
Les 25 et 26 septembre 2025, des syndicats de l’éducation, des décideurs politiques et des chercheurs se sont réunis à Varsovie pour la conférence finale du projet ETU4REF – « Dans et par l’éducation : les syndicats de l’éducation soutiennent l’inclusion des réfugiés et des migrants ».
Donner le ton
La conférence s’est ouverte avec Barbara Nowacka, ministre polonaise de l’Éducation, aux côtés de John MacGabhann, président du CSEE, et Sławomir Broniarz, président du ZNP, qui ont souligné la responsabilité politique de faire des écoles des lieux sûrs et porteurs d’opportunités pour tous les enfants, quels que soient leurs origines. Leur message était clair : les gouvernements et les syndicats doivent travailler ensemble pour garantir l’accès à l’éducation comme un droit fondamental.

Résultats de la recherche : les syndicats en première ligne
Jelmer Evers, directeur européen du CSEE, a présenté les résultats du projet ETU4REF, suivi par Dominique Danau (SAGO Research) avec les principales conclusions d’une étude européenne. Bien que de nombreux syndicats aient développé des politiques d’inclusion, les enfants migrants et réfugiés restent beaucoup plus exposés à l’exclusion scolaire, et les enseignants issus de l’immigration rencontrent souvent des obstacles à la reconnaissance de leurs qualifications. La recherche appelle à un plaidoyer renforcé, une formation systématique des enseignants et des réformes structurelles pour lever ces obstacles.

Des réalités nationales aux perspectives internationales
La première journée a mis en lumière la situation en Pologne, où des milliers d’élèves ukrainiens ont intégré les écoles depuis 2022. Lors d’un panel animé par Paulina Piechna-Więckiewicz, vice-ministre de l’Éducation chargée de l’inclusion et des migrations, les participants ont entendu parler de la pression sur les enseignants et de l’urgence de ressources et de stratégies à long terme. Des témoignages d’élèves ukrainiens ont donné un visage humain à ces défis.
La deuxième journée a élargi la perspective : João Costa, de l’Agence européenne pour les besoins éducatifs particuliers et l’éducation inclusive, et Dr Paweł Sękowski, de l’Université Jagellonne, ont rappelé les dimensions européennes et historiques de l’inclusion des réfugiés, soulignant que les systèmes éducatifs doivent être conçus pour s’adapter en temps de crise.

Expériences syndicales et outils pratiques
Les syndicats ont présenté des outils concrets pour renforcer l’inclusion. Le MOOC ETU4REF, introduit par Giacomo Ottonello (Global Campus of Human Rights), offre aux militants syndicaux une formation pratique et un apprentissage entre pairs sur l’inclusion des réfugiés et des migrants.
Des bonnes pratiques ont également été partagées. Fred Grindrod (NASUWT, Royaume-Uni) a présenté le programme Refugee Welcome Schools, un système d’accréditation mobilisant l’ensemble des communautés scolaires pour accueillir les élèves réfugiés. Des exemples venus d’Italie et d’Espagne ont enrichi la discussion sur la manière dont les syndicats peuvent impulser des changements positifs à l’échelle des écoles et des systèmes.

Aller de l’avant
Les groupes de travail ont identifié des priorités à court terme telles que la reconnaissance des qualifications des enseignants migrants, le soutien en santé mentale pour les élèves et la construction de cultures scolaires inclusives. À plus long terme, les syndicats ont convenu de la nécessité d’un plaidoyer coordonné et d’une coopération européenne renforcée.
En clôture, John MacGabhann, président du CSEE, et Jelmer Evers, directeur européen, ont réaffirmé que les syndicats de l’éducation sont déterminés à construire des écoles inclusives et à défendre le droit de chaque enfant à une éducation de qualité.
