Protéger et soutenir l’éducation en temps de guerre et de conflit armé
Résolution de la Conférence du CSEE 2024
La Conférence du CSEE affirme ce qui suit :
1.Les guerres et les conflits armés constituent un facteur destructif qui déstabilise de nombreux aspects de la vie sociale et qui a un impact déterminant sur le secteur de l’éducation. Ils modifient le présent, mais également l’avenir, en privant les enfants de la possibilité d’apprendre, en affectant leur santé physique, morale et psycho-émotionnelle et en exacerbant les inégalités existantes ;
2.Tou·te·s les participant·e·s au processus éducatif sont contraint·e·s de faire face quotidiennement aux défis et menaces imposés par la guerre : interruptions forcées de l’enseignement, passage à l’apprentissage mixte ou à distance, bombardements aériens et coupures de courant.
3.Les établissements scolaires sont contraints de s’adapter aux restrictions et aux menaces et doivent trouver des lieux sûrs, garantir la sécurité et l’accès à l’éducation dans des conditions extrêmement difficiles tout en endurant des destructions et des dégâts considérables ;
4.Les enseignant·e·s sont contraint·e·s d’enseigner dans des zones où des hostilités sont en cours ou qui sont proches de la zone de guerre, soumises en continu à des alertes aériennes en raison des menaces de tirs de roquettes, de coupures de courant et des moyens de communication. Il·Elle·s assument une lourde charge de travail : il·elle·s fournissent un environnement sûr, parviennent à enseigner, à inspirer les enfants et à contribuer à leur bien-être psychologique. Un grand nombre d’enseignant·e·s et d’enfants sont tué·e·s et blessé·e·s en raison des hostilités ;
5.Le stress, le mauvais état mental et psychologique des élèves et les menaces constantes réduisent les capacités d’apprentissage des enfants, ce qui compromet leurs études et leur réussite future ;
6.Les migrations et les déplacements internes entraînent de nouvelles difficultés pour le système éducatif, à la fois pour les personnes qui restent dans le pays en guerre et pour celles qui sont parties.
La Conférence du CSEE considère que :
1.Rétablir l’accès à l’éducation en reconstruisant les infrastructures éducatives, en améliorant l’environnement éducatif et les possibilités de formation de manière générale devrait être l’une des priorités des États en période de conflit armé ;
2.La solidarité et l’aide financière internationales jouent un rôle clé dans le soutien à l’éducation en temps de guerre ;
3.En temps de guerre, l’éducation nécessite que les institutions d’État, les communautés internationales, les organisations locales, les travailleur·euse·s sociaux·ales et les expert·e·s indépendant·e·s se coordonnent et coopèrent afin de maximiser les possibilités éducatives et de protéger les enfants dans les environnements d’apprentissage, dans les pays en conflit et ceux qui ne sont pas en conflit ;
4.En temps de guerre, l’éducation a besoin d’un soutien sans faille, à travers un financement adéquat, l’entretien de l’infrastructure et la fourniture d’équipement, afin que les enfants, même lors des hostilités, bénéficient librement d’un savoir de qualité et accèdent aux opportunités de formation qui contribueront à leur développement et à leur stabilité sociale.
5.Le soutien psychologique et émotionnel des élèves et des enseignant·e·s devrait être garanti grâce à des programmes sociaux et culturels qui favorisent leur santé mentale et émotionnelle et les aident à surmonter le stress lié à des conditions d’apprentissage difficiles pendant les guerres et les conflits armés.
6.Des mesures devraient être mises en œuvre et respectées afin de garantir la sécurité de tou·te·s les participant·e·s au processus éducatif.
7.Les enseignant·e·s doivent être correctement encouragé·e·s, formé·e·s et très bien rémunéré·e·s afin de garantir un processus éducatif de qualité dans des conditions extrêmement difficiles ;
8.L’accessibilité et l’égalité des chances pour tou·te·s les participant·e·s au processus éducatif doivent être garanties afin d’éviter toute discrimination et inégalité des chances.
La Conférence du CSEE appelle :
1.À exploiter toutes les possibilités de mettre rapidement fin aux guerres et aux violences armées sur la base du droit international ;
2.À utiliser les canaux diplomatiques et internationaux pour insister sur les besoins éducatifs et attirer l’attention des parties aux conflits armés sur le caractère inacceptable des attaques perpétrées sur les civil·e·s et les infrastructures civiles, y compris éducatives.
3.À renforcer la solidarité internationale et à assurer la coordination des efforts visant à soutenir le système éducatif des pays en temps de guerre et pendant la période de redressement ;
4.À prendre des mesures dans les pays d’accueil afin de garantir que les enfants réfugiés de guerre aient accès à une éducation gratuite et de qualité ;
5.À empêcher l’utilisation de l’éducation à des fins de propagande et de justification de l’agression, de l’appropriation des territoires et de la violation des normes internationales ;
6.À introduire dans les programmes éducatifs publics une étude plus approfondie des concepts de paix, de tolérance, de respect de la diversité ethnique, raciale, religieuse et culturelle, des mécanismes du patriotisme, de l’identité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté, afin de construire une vision globale de la culture de la paix pour le bien commun et afin d’empêcher la survenue de conflits sanglants
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