Investir dans l’éducation, c’est investir dans les individus : priorités fixées par l’Examen annuel de la croissance 2016

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Le 27 novembre dernier, le nouveau cycle annuel de la coordination gouvernance économique - le Semestre européen – s’est ouvert avec la publication de l’édition 2016 de l’Examen annuel de la croissance. L’Examen annuel de la croissance (EAC) est une Communication de la Commission européenne énonçant les priorités pour les Etats membres au cours de l’année à venir, notamment en vue de reformer leurs systèmes nationaux d’éducation et de formation.

La Commission européenne a reconnu que l’Europe avait enregistré une reprise modérée en 2015. Toutefois, les performances économiques, les conditions sociales et la mise en œuvre des réformes demeurent très disparates à travers l’Europe. En conséquence, la Commission européenne propose de stimuler la convergence et de s’aligner sur les pays « les plus performants » en respectant trois priorités principales énoncées par l’Examen annuel de la croissance 2016 : poursuite des réformes structurelles, assainissement budgétaire et relance de l’investissement en 2016. La Commission européenne estime que les efforts consentis pour mobiliser les investissements publics et privés dans le cadre du Plan d’investissement pour l’Europe doivent être « étendus au capital humain et aux investissements sociaux ». L’Examen annuel de la croissance souligne une chute importante des investissements dans le secteur de l’éducation européen (-3,2 % depuis 2010) et se porte en faveur de réformes orientées sur la performance des systèmes d’éducation et de formation, en vue de renforcer leur efficacité et offrir aux citoyens les compétences dont ils besoin pour répondre aux exigences des entreprises. Le CSEE lance un avertissement en rappelant qu’une approche des réformes éducatives uniquement centrée sur les besoins du marché du travail risquerait, à long terme, de faire peser un fardeau particulièrement contraignant sur nos sociétés et nos économies.  Ce message a été adressé à la Commission européenne à l’occasion d’une consultation préalable avec les partenaires sociaux au début de 2015 (pour de plus amples informations, voir les priorités de la CES pour l’EAC 2016).

A travers l’Europe, les syndicats d’enseignants ont accueilli favorablement l’invitation lancée par la Commission européenne, visant une plus grande implication des partenaires sociaux à tous les niveaux du Semestre européen. Le CSEE estime également que les réformes en matière d’éducation et de formation doivent s’appuyer sur une approche centrée sur la qualité de l’enseignement et des résultats scolaires, en regard des besoins sociétaux et en matière d’employabilité. C’est pourquoi ces réformes doivent être définies par les responsables des politiques éducatives en étroite coopération avec les partenaires sociaux de l’éducation et les autres acteurs du secteur, tels que les enseignants, les responsables d’établissements scolaires, les élèves et les parents.

Le CSEE demande depuis longtemps aux Etats membres et aux institutions européennes d’accroître leurs investissements dans l’éducation. Par ailleurs, l’organisation dénonce également toutes les tentatives de renforcer l’intervention du secteur privé dans le financement, l’offre et la gestion des services/institutions d’éducation, mettant en péril l’équité en termes d’accès et de participation à l’éducation et accentuant les discriminations, la fragmentation sociale et les inégalités. Le CSEE s’est opposé à plusieurs reprises aux tentatives de mobiliser des capitaux privés pour compenser les coupes réalisées dans les budgets de l’éducation. Martin Rømer, Directeur européen du CSEE a déclaré : « Il est surprenant de constater que, d’une part, la Commission européenne recherche, à juste titre, des solutions pour compenser le manque d’investissements publics, notamment en encourageant les Etats membres à lutter contre la fraude et l’évasion fiscales, alors que, d’autre part, elle incite à injecter des capitaux privés dans l’éducation et la formation ».