Les partenaires sociaux européens et finlandais débattent des défis que représentent l’intégration et la prévention de la radicalisation chez les jeunes étudiants

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Le 24 avril 2018, la sixième table ronde du Projet de renforcement des capacités III du Dialogue social sectoriel européen en éducation (DSSEE) a eu lieu à Helsinki. Au cours de cette réunion, des représentants de l’organisation membre du CSEE partenaire du projet, OAJ (Opetusalan Ammattijärjestö) et des représentants des organisations finlandaises de l'éducation membres de la Fédération européenne des employeurs de l'éducation (FEEE), tels que l'Association des employeurs indépendants finlandais de l’éducation (AFIEE) se sont réunis autour de la table avec des représentants du ministère finlandais de l'Economie et de l'Emploi, du Conseil municipal d'Helsinki, du Département de police d'Helsinki, de l'Agence nationale finlandaise pour l'éducation, de l'Omnia et de l’école secondaire pour adultes Eira afin de débattre des moyens de renforcer les liens et le dialogue social national. Les priorités nationales et européennes actuelles du nouveau Programme de travail DSSEE 2018-2019 ont été abordées. Plus précisément, le principal sujet de discussion était la promotion de l'éducation inclusive par le renforcement de la citoyenneté et des valeurs communes de liberté, de tolérance, de non-discrimination et de prévention de la radicalisation des jeunes. Les partenaires sociaux européens et finlandais ont été rejoints dans les débats par des représentants des partenaires sociaux estoniens: l'organisation membre du CSEE, EEPU, le ministère de l'Education et de la Recherche et l'Association des villes et communes estoniennes.

Malgré les coupes budgétaires dans le secteur de l'éducation ces dernières années en Finlande, la longue tradition et le haut niveau d'institutionnalisation du dialogue social finlandais ont été au cœur de la discussion. Les informations reçues quant aux principaux droits consacrés dans le nouveau Socle européen des droits sociaux et le «nouveau départ» du dialogue social ont alimenté une discussion animée qui a permis aux partenaires de convenir de l'importance d'une coopération renforcée entre les partenaires sociaux de l'éducation à tous les niveaux afin de contribuer à l'élaboration des politiques éducatives de l'UE. Un exemple clair de renforcement de la coopération et de l'apprentissage mutuel pour l'élaboration des politiques nationales de l'éducation a été mis en exergue lors des principaux débats de la journée portant sur la Déclaration de Paris et la manière de promouvoir des valeurs communes, l'éducation civique, la pensée critique, le dialogue interculturel et la citoyenneté démocratique dans l’enseignement et comment combattre toutes les formes d'intolérance et d'exclusion sociale.

Le discours du professeur Nihad Bunar de l'Université de Stockholm sur le rôle de l'éducation dans la prévention et la lutte contre la radicalisation a permis aux participants de se concentrer sur les différents types de radicalisation méritant une attention particulière: extrême droite, suprématie du pouvoir blanc, extrémisme islamique violent, et mouvements d'extrême gauche, autonomes et violents, en faveur des droits des animaux. Les participants ont débattu de la question de savoir si les étudiants et les élèves qui montrent des signes de radicalisation sont plus souvent traités comme des victimes ou comme des auteurs, car cette première définition change le contexte dans lequel les réponses politiques sont prises. Les partenaires sociaux ont mis en lumière le dilemme des écoles et des enseignants cherchant à prévenir la radicalisation sans être perçus comme un substitut des services de renseignement et de sécurité.

Susan Flocken, Directrice européenne du CSEE, a commenté la table ronde de la manière suivante: “Les discussions animées d'aujourd'hui démontrent qu'un climat social positif avec une implication profonde des syndicats dans le processus d'élaboration des politiques est crucial. Le débat souligne qu'une éducation de qualité ne se limite pas à préparer les jeunes au marché du travail mais à préparer les jeunes à devenir des citoyens actifs d'une communauté, conscients de leurs droits et de leurs responsabilités. "