L'égalité des genres devrait figurer dans tous les thèmes du dialogue social

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Les syndicats de l'éducation devraient inclure la dimension de genre dans toutes les discussions du dialogue social, ont conclu les participants au deuxième séminaire régional du projet du CSEE intitulé «dialogue social et égalité des sexes: autonomiser les syndicats d’enseignants pour aborder l’égalité des sexes dans la profession enseignante à travers le dialogue social», qui s’est déroulé à Vilnius les 25 et 26 février 2019.

Plus de 30 participants, représentant la Bosnie-Herzégovine, la Bulgarie, l'Estonie, la France, la Lettonie, la Lituanie, le Monténégro, la Pologne, la Roumanie et la Serbie, ont eu l'occasion d'échanger avec des collègues syndicalistes sur des questions pertinentes relatives à l'égalité des genres, telles que la ségrégation horizontale et verticale dans le secteur de l'éducation, les défis liés à l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, les écarts de rémunération et de pension entre les femmes et les hommes dans la profession enseignante et la violence sexiste sur le lieu de travail par le biais de discussions en groupe, de présentations, de groupes de travail et d'exercices pratiques. Les participants ont donné des exemples d'actions entreprises au sein de leurs syndicats respectifs pour lutter contre l'inégalité entre les genres à l'aide d'instruments de dialogue social, telles que la création d'un département de l'égalité des genres au sein des syndicats, l'organisation de cours et de campagnes de formation, la présentation de propositions législatives et la négociation de conventions collectives comprenant des dispositions relatives à l'égalité des genres dans le secteur de l'éducation. De même, les participants ont collaboré pour élaborer des plans d’action inspirants, notamment des incitations financières pour les enseignants en début de carrière, une meilleure reconnaissance des qualifications des éducateurs de la petite enfance, l’inclusion du droit de se déconnecter dans les conventions collectives, une sensibilisation à la charge de travail des enseignants, le lancement de recherches sur le travail supplémentaire non rémunéré effectué par les femmes et l’organisation de formations au leadership à l’attention des femmes dans le secteur de l'éducation et au sein des syndicats de l'éducation.

Sur la base de l'enquête en ligne menée auprès des membres du CSEE, la chercheuse du projet, Inga Pavlovaite, a indiqué que 60% seulement des syndicats disposaient d’un département ou de personnes spécifiquement chargés des questions d'égalité des genres et que 40% seulement avaient des politiques internes en place en la matière. Virginija Langbakk, Directrice de l'Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes (EIGE), a également présenté le Contexte européen. Elle a éclairé les participants sur le large éventail d'études menées par l'EIGE sur des sujets tels que les connaissances des enseignants en matière d'égalité des genres, la participation des femmes dans les domaines des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques (STEM), l'apprentissage tout au long de la vie et la formation des enseignants, en vue de fournir à la Commission européenne des informations factuelles lui permettant de prendre les décisions adéquates. Elle a également annoncé qu’en 2019, le quatrième indice d’égalité de genre de l’EIGE serait axé sur le thème de la conciliation travail-vie personnelle.

La Docteure Margarita Jankauskaite, du Centre pour la promotion de l’égalité, et des représentants des syndicats lituaniens de l’éducation, FLESTU et LTESTU, ont présenté les défis spécifiques auxquels doivent faire face les éducateurs dans le système éducatif lituanien dont notamment : une forte présence de stéréotypes de genre dans l'enseignement et la société en général, l'attitude conservatrice des parents à l'égard de l'enseignement de la culture de genre, l'absence de questions d'égalité de genre dans les conventions collectives et le manque de confiance des enseignantes lituaniennes pour occuper des postes de direction.

En conclusion de l’atelier, Rossella Benedetti, Présidente du Comité permanent pour l’égalité du CSEE, a déclaré: «Les syndicats de l’éducation ne sont pas seulement la voix des enseignants, mais également celle de tous les citoyens européens, car ils abordent dans leur travail non seulement les questions économiques, mais aussi la cohésion sociale, les droits de l’homme, la promotion de l’égalité et de la culture, qui sont à la base d’une société saine. Experts du dialogue social s’appuyant sur la solidarité, les syndicats de l'éducation évoluent vers une nouvelle forme de représentation qui aspire à une société plus égalitaire et à une meilleure Europe dans son ensemble ».

Le troisième et dernier séminaire se tiendra à Munich les 27 et 28 mars 2019, préalablement à la conférence de clôture du projet, qui se tiendra à Bucarest les 16 et 17 septembre 2019.