Dialogue social sectoriel européen de l'éducation - les syndicats et les employeurs se concentrent sur l'enseignement supérieur

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Une fois par an, les partenaires sociaux européens pour l'éducation, les organisations représentant les syndicats et les employeurs, consacrent une réunion de Dialogue Social Européen au secteur de l'enseignement supérieur. Le 12 février 2020, des experte·s en enseignement supérieur du CSEE et de la Fédération européenne des employeurs de l'éducation (FEEE) se sont réuni·e·s à Bruxelles. Les sujets abordés furent notamment la place de l'enseignement dans la carrière universitaire, l'évolution de la politique de l'enseignement supérieur de l'UE et l'importance de la liberté académique et de l'intégrité.

La Réunion commune a débuté par une présentation de Max Scheja, Professeur dans l'enseignement supérieur à l'Université de Stockholm. Au cours d’une vidéoconférence, le professeur Scheja a parlé de l'enseignement universitaire et de la manière dont il s’inscrit dans les possibilités de carrière dans l'enseignement supérieur. Il a souligné que l'apprentissage est un processus complexe qui requiert de la part des étudiant·e·s la contextualisation et la construction de leurs connaissances. La compréhension académique des étudiant·e·s est fortement influencée par tous les aspects de leur environnement d'enseignement, et ils éprouvent souvent un décalage dans la compréhension d’un cours en le plaçant dans le contexte d'autres connaissances et expériences. Les enseignant·e·s universitaires doivent entreprendre une auto-réflexion et une conversation pédagogique, qui influencera leur développement professionnel et renforcera leur sentiment d'être professeur·e d'université. Cette approche permettra également de renforcer leurs relations avec les élèves.

Dans le débat qui a suivi, les représentant·e·s des partenaires sociaux ont discuté de la position relative de l'enseignement et de la recherche en milieu universitaire. Ils·Elles ont abordé plusieurs questions importantes, telles que l'importance de la reconnaissance et de la récompense dans le développement des compétences professionnelles et les parcours de carrière des universitaires. Les partenaires sociaux ont reconnu l'absence générale de reconnaissance sociale pour le personnel universitaire, et la plus grande difficulté à mesurer la qualité de l’enseignement d’un·e enseignant·e du supérieur que la qualité de sa recherche. Ils·Elles ont proposé de porter une attention particulière à la coopération plutôt qu’à l’excellence individuelle, et un appel aux actions internationales. Les participant·e·s ont également reconnu la nécessité d'une plus grande coopération et de conditions de travail saines dans les institutions d’enseignement supérieur.

Marc Goffart de la Commission européenne a présenté les priorités de la nouvelle Commission européenne dans le domaine de l'éducation et de la recherche, conformément au nouveau programme de l'UE pour l’enseignement supérieur. Les priorités actuelles comprennent la mobilité transnationale de l'apprentissage, la reconnaissance des diplômes dans l'UE, l'attractivité des universités européennes, l'intégrité académique et la détection d'inconduite en milieu de travail.

L'après-midi, les représentant·e·s des partenaires sociaux ont constitué trois petits groupes de travail pour discuter de divers facteurs qui façonnent la qualité de l'enseignement et de l'apprentissage.

Le premier groupe de travail a examiné l'évolution des modèles de financement, la mobilité et la technologie. Les participant·e·s ont souligné que les universités manquent financement pour appuyer le perfectionnement professionnel et la formation ou assurer la mobilité des enseignant·e·s et des chercheur·euse·s. Ils·Elles se sont interrogé·e·s sur le sens du financement basé sur la performance et ont réfléchi à l'impact d'autres sources de financement - tant publiques que privées.

Le deuxième groupe de travail a examiné le recrutement du personnel enseignant, l'égalité et la non-discrimination, le statut professionnel et la précarité. L'incertitude de l'emploi dans l’enseignement supérieur complique le recrutement et la rétention du personnel. Les participant·e·s ont identifié les bonnes pratiques qui pourraient contrer cette dynamique. Les idées présentées portaient notamment sur la planification de l'effectif, la qualité des procédures d'admission, le soutien au développement professionnel, l'amélioration de l'équilibre vie professionnelle-vie privée et une plus grande inclusion des minorités à tous les niveaux d'enseignement.

Le troisième groupe de travail a débattu de la liberté académique, des conditions de travail et du perfectionnement professionnel. Les membres de ce groupe ont identifié divers obstacles à la liberté académique et à l’avancement de carrière en matière de financement, d'inégalité des genres et d'absence d'identité professionnelle.

Le CSEE et la FEEE ont convenu d'intensifier leur travail commun sur l'enseignement et l'apprentissage dans l’enseignement supérieur. Ils espèrent ainsi contribuer, en leur qualité de partenaires sociaux européens et nationaux, à des environnements de travail plus favorables pour le personnel de l’enseignement supérieur, qui profiteront au final à tous·tes les étudiant·e·s.