Processus de Bologne: Des salaires décents et des conditions de travail équitables sont les piliers d'un enseignement supérieur de qualité

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Lors de la prochaine conférence ministérielle de l'Espace Européen de l'Enseignement Supérieur (EEES) qui se tiendra à Rome le 19 novembre 2020, 48 pays adopteront le Communiqué de Rome, qui définit les principaux objectifs et défis du processus de Bologne pour la prochaine décennie. En préparation de la réunion ministérielle, le CSEE a demandé leur point de vue sur le processus de Bologne à des représentant·e·s et à des expert·e·s des syndicats de l'enseignement supérieur et de la recherche. 

Andreas Keller (GEW, Allemagne), vice-président du CSEE, représente le CSEE au sein du Groupe de travail sur l'apprentissage et l'enseignement qui a été mis en place par le groupe de suivi de Bologne

Il souligne que garantir des salaires décents et des conditions de travail équitables ainsi que renforcer la représentation des enseignant·e·s au sein du processus de Bologne sont les principales priorités des syndicats de l’éducation pour l’avenir du processus de Bologne. Depuis son lancement en 1999, le processus de Bologne s'est concentré sur l'assurance de la qualité et d'autres questions techniques tout en négligeant l'importance des enseignant·e·s. Andreas Keller souligne que la prochaine conférence ministérielle est une occasion cruciale d’accroître la représentation des enseignant·e·s dans la prise de décision au sein du processus de Bologne. Il souligne que les syndicats de l'enseignement supérieur et de la recherche devraient être reconnus comme membres essentiels du groupe de suivi de Bologne qui dirige le processus de Bologne. 

Andreas Keller se félicite que le soutien aux enseignant·e·s ait été inclus dans le projet de communiqué. Néanmoins, les ministres doivent reconnaître que des salaires décents, des conditions de travail équitables et un développement professionnel continu des enseignant·e·s et des chercheur·euse·s sont des conditions préalables pour qu’il·elle·s puissent effectuer leur travail avec la plus haute qualité et faire face aux nouveaux défis de la transition numérique dans l'enseignement et la recherche. 

Dans sa contribution, Andreas Keller aborde également la question des micro-accréditations, qui éveille différentes préoccupations dans le chef du CSEE et des syndicats. Il précise que le principal problème à ce sujet est le manque de consensus sur la définition des micro-accréditations. D'une part, les micro-accréditations peuvent aider les étudiant·e·s à être mobiles et à se déplacer au sein des universités et des programmes d'études. D'un autre côté, les syndicats craignent que les étudiant·e·s ne développent uniquement les compétences que les employeurs jugent importantes, ce qui détériore l'importance d'une qualification complète. À cet égard, le CSEE demande des mesures supplémentaires pour détailler la définition des micro-accréditations et identifier les risques et opportunités d'introduire davantage de micro-accréditations.