Processus de Bologne : La liberté académique repose sur les conditions de travail et la gouvernance démocratique

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La prochaine conférence ministérielle de l'EEES aura lieu à Rome en novembre 2020. Il s'agit d'une étape stratégique pour l'avenir du processus de Bologne puisque 48 ministres adopteront le Communiqué de Rome, qui définit les principaux objectifs et défis pour la prochaine décennie. En préparation de la réunion ministérielle, le CSEE a demandé leur point de vue sur le processus de Bologne à des représentant·e·s de haut niveau et à des expert·e·s des syndicats de l'enseignement supérieur et de la recherche. 

Rob Copeland (UCU, Royaume-Uni) est le président du Comité permanent sur l'enseignement supérieur et la recherche du CSEE et représente le CSEE au sein du Groupe de travail sur le suivi de la mise en œuvre du processus de Bologne qui a été créé par le groupe de suivi de Bologne. Dans cet entretien, Rob souligne l'importance de la liberté académique et le rôle central du personnel en tant que revendications des syndicats de l'éducation pour l'avenir du processus de Bologne. Il explique l'importance du travail de ce groupe pour améliorer la mise en œuvre des valeurs et objectifs fondamentaux communément convenus dans le cadre du processus de Bologne. 

En tant que représentant du CSEE, Rob Copeland souligne également l'importance pour les ministères de reconnaître les universitaires et les chercheur·euse·s en tant que parties prenantes clés du processus de Bologne et leur rôle important dans la mise en place d'un système d'enseignement supérieur de qualité. Il souligne également que face au nationalisme et à l'autoritarisme croissants et à d'autres forces largement répandues à travers l'Europe, il est essentiel de sauvegarder la liberté académique en tant que l'une des valeurs fondamentales, en établissant un cadre pour mettre en œuvre, contrôler et mesurer la liberté académique, une insuffisance du processus de Bologne à ce jour. 

En outre, en tant que CSEE, organisation représentant la voix de 11 millions d'enseignant·e·s à travers l'Europe, notre effort a été de faire comprendre que la liberté académique repose sur deux fondements essentiels:  les conditions de travail et la gouvernance collégiale et démocratique. D'abord et avant tout, garantir des conditions de travail équitables passe par la garantie de la liberté académique. Comme il est indiqué dans la Recommandation de l’UNESCO, il existe un lien clair entre la détérioration des conditions de travail et la restriction de la liberté académique. Deuxièmement, il est important de garantir une gouvernance collégiale et démocratique dans les établissements car les étudiant·e·s et les enseignant·e·s sont les parties prenantes les plus impliquées dans la protection de la liberté académique. 

Plus concrètement, Rob Copeland souligne que le Communiqué de Rome aura un impact sur le travail quotidien des enseignant·e·s et des chercheur·euse·s car il conçoit une compréhension commune pour l'Europe et intègre la liberté académique à travers l'Europe. En outre, le Communiqué de Rome constituera une occasion de faire pression auprès des ministères et des institutions pour qu’ils suivent la mise en œuvre du processus de Bologne et respectent les objectifs communément convenus dans le Communiqué.