Processus de Bologne : L'égalité dans l'enseignement supérieur doit reposer sur l'investissement public et la coopération

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La prochaine réunion ministérielle des pays membres du processus de Bologne se tiendra à Rome le 19 novembre 2020. 48 ministres adopteront le Communiqué de Rome, document qui fixe les principaux objectifs et défis du processus de Bologne pour la prochaine décennie. 

En préparation de la réunion ministérielle, le CSEE a demandé leur point de vue sur le processus de Bologne à des représentant·e·s de haut niveau et à des expert·e·s des syndicats de l'enseignement supérieur et de la recherche. 

Annette Dolan (TUI, Irlande) est la vice-présidente du Comité permanent sur l'enseignement supérieur et la recherche du CSEE et la représentante du CSEE dans le groupe de travail sur la dimension sociale du processus de Bologne établi par le groupe de suivi de Bologne.

Dans l'interview, elle souligne que si les établissements d'enseignement supérieur devraient normalement refléter la société au sens large, de nos jours, les groupes défavorisés et vulnérables sont encore sous-représentés. À cet égard, le Groupe de travail sur la dimension sociale composé de représentant·e·s des ministères et des parties prenantes s'est efforcé de définir des principes et des lignes directrices pour accroître la participation et l'intégration dans l'enseignement supérieur. 

Néanmoins, l'inclusion n'est pas un processus automatique car les étudiant·e·s des groupes vulnérables, défavorisés et sous-représentés ne sont pas susceptibles de participer à l'enseignement supérieur. Il est nécessaire de permettre à ces communautés de voir l'enseignement supérieur comme un objectif atteignable. Pour ces raisons, les syndicats exigent que les gouvernements adoptent un engagement continu avec une approche coordonnée dès le début. 

Annette Dolan insiste également sur la nécessité d'investissements publics adéquats et de mesures de soutien supplémentaires pour parvenir à l'inclusion dans l'enseignement supérieur. Pour attirer des étudiant·e·s qui ne fréquenteraient normalement pas l'enseignement supérieur, il est important que les enseignant·e·s et le personnel bénéficient d'un développement professionnel continu. En tant que syndicats de l'éducation, nous demandons également des enseignant·e·s et du personnel supplémentaires pour fournir un soutien individuel aux élèves qui en ont besoin, que ce soit un soutien éducatif, un soutien non éducatif ou de l'orientation. Les étudiant·e·s issu·e·s de communautés défavorisées qui fréquentent l'enseignement supérieur peuvent servir de modèles au sein de leur communauté et briser le cercle vicieux de l’inégalité sociale au profit de l'ensemble de la société.