Réunion ministérielle de Bologne 2020: le CSEE a appelé 49 ministres des pays du processus de Bologne à garantir la liberté académique et de bonnes conditions de travail pour le personnel

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Le 19 novembre 2020, la Conférence ministérielle de Rome du processus de Bologne a réuni en ligne les ministères de l'Éducation des 49 pays membres et les parties prenantes du processus de Bologne.

Le CSEE, membre consultatif au sein du groupe de suivi de Bologne, l'organe directeur du processus de Bologne, a participé à la réunion avec une délégation conduite par Andreas Keller, Vice-président du CSEE (GEW-Allemagne), accompagné de Rob Copeland, Président du Comité pour l’enseignement supérieur et la recherche du CSEE (UCU-UK) et des Vice-présidents du HERSC Annette Dolan (TUI-Irlande) et Alessandro Arienzo (FLC GIL-Italie). Susan Flocken, Directrice européenne et Agnes Roman, coordinatrice principale, ont participé au nom du Secrétariat du CSEE.

Les ministres ont adopté le Communiqué de Rome, rédigé par le Groupe de suivi de Bologne, et ont accueilli la République de Saint-Marin en tant que 49e membre du Processus de Bologne. Vingt et un ans après l'adoption de la Déclaration de Bologne, cette réunion a également été l'occasion de rediscuter des priorités qui seront au cœur de la prochaine décennie du processus de Bologne. Représentant la voix des universitaires et des chercheur·euse·s, le CSEE a plaidé au sein du groupe de suivi de Bologne pour des conditions de travail et des salaires appropriés pour le personnel, la participation des universitaires et du personnel à la gouvernance institutionnelle et le respect des valeurs fondamentales dans l'enseignement supérieur et la recherche.

Le CSEE a réussi à faire pleinement reconnaître les conditions de travail du personnel académique dans le processus de Bologne dans le communiqué de Rome. Le texte du communiqué qui a été adopté affirme que «le personnel académique, y compris les jeunes universitaires, a besoin de possibilités d'emploi et de carrière stables, d'une parité d'estime pour l'enseignement et la recherche, de conditions de travail attrayantes, d'un accès à un développement du personnel actualisé et de la reconnaissance de leurs réalisations». Le CSEE se félicite que le Communiqué de Rome implique d'autres demandes des syndicats de l’enseignement, telles que la mise en œuvre de la dimension sociale, le soutien de l'enseignement et de l'apprentissage, et le respect de la liberté académique et de l'autonomie institutionnelle. Néanmoins, les syndicats de l'enseignement sont extrêmement préoccupés par les menaces croissantes qui compromettent le respect des valeurs fondamentales dans l'enseignement supérieur.

À la tête de la délégation du CSEE, Andreas Keller a souligné dans son discours aux ministres que «les enseignant·e·s sont des acteur·trice·s essentiel·le·s de l'enseignement supérieur et devraient être au centre du processus de Bologne. Les universitaires et les chercheur·euse·s de l'enseignement supérieur ont besoin d'une sécurité d'emploi permanente, de parcours professionnels fiables et d'un développement professionnel continu de qualité. Il doit être clair qu'un enseignement de qualité n'est pas possible sans des universitaires et des chercheur·euse·s de l'enseignement supérieur hautement qualifié·e·s et motivé·e·s.» En outre, Andreas Keller a rappelé le rapport du CSEE qui explique comment la privatisation et la commercialisation de l'enseignement supérieur sapent la qualité et le caractère inclusif des systèmes d'enseignement supérieur. Il a également exhorté les ministres à protéger la liberté académique, ainsi qu'à renforcer le dialogue social avec les syndicats de l'éducation et la gouvernance collégiale avec le personnel afin de sauvegarder la liberté académique: «Un enseignement de qualité nécessite la liberté d'exprimer des opinions. En tant que représentant des universitaires et des chercheur·euse·s, le CSEE appelle les ministres à reconnaître les menaces croissantes contre la liberté académique en Europe, qui est gravement violée en Turquie, en Hongrie et en Biélorussie ».

Les coprésidents du Processus de Bologne (Allemagne, Royaume-Uni et Écosse) ont présenté une déclaration à la conférence ministérielle qui condamne les violations répétées des droits humains et de la liberté académique au détriment des étudiant·e·s, des universitaires et des chercheur·euse·s en Biélorussie. Conformément aux préoccupations du CSEE concernant la situation en Biélorussie, le CSEE soutient pleinement cette déclaration.

La Conférence ministérielle a adopté les documents suivants:

Communiqué ministériel de Rome

Communiqué ministériel de Rome  - Annexe I - Statement on Academic Freedom

Communiqué ministériel de Rome - Annexe II - Principles and Guidelines to Strengthen the Social Dimension of Higher Education in the EHEA

Communiqué ministériel de Rome - Annexe III - Recommendations to National Authorities for the Enhancement of Higher Education Learning and Teaching in the EHEA

Vous pouvez lire le Rapport du CSEE à la réunion ministérielle de Rome ici.

Vous pouvez lire l’appel du CSEE aux ministres de l’éducation ici.