Comité syndical européen de l'éducation

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La pandémie de Covid-19 et le confinement mis en place par la plupart des gouvernements continuent d'exacerber les inégalités entre les genres. Selon les données publiées par l'Indice d’égalité de genre 2021 le 28 octobre 2021, l'impact économique négatif de la crise du Covid-19 durera plus longtemps pour les femmes, en particulier dans le domaine de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Les prestations de soins ont augmenté pour tous les parents, mais l'impact est énorme sur les femmes et les mères seules, en particulier avec le passage à l'apprentissage numérique qui a élargi les inégalités de genre existantes et les soins non rémunérés qui se sont ajoutés à la charge mentale des femmes.

L'Institut européen pour l'égalité des genres (EIGE) a publié les résultats de l’Indice d’égalité de genre 2021, la recherche qui mesure les progrès de l'égalité des genres dans l'UE, montrant les tendances de l'égalité des genres dans le domaine du travail, de l'argent, des connaissances, du pouvoir, du temps consacrés aux activités sociales et aux soins, à la santé et à la violence. Avec un score de 68 sur 100, nous constatons une légère augmentation de 0,6 point depuis le score de l'an dernier. Cela révèle qu'il reste encore beaucoup de progrès à faire pour parvenir à l'égalité des genres. En se limitant aux données par pays, les Pays-Bas, la Suède et le Danemark offrent les meilleures performances européennes cette année, tandis que la Grèce, la Roumanie et la Hongrie connaissent les plus grandes difficultés. En outre, le Luxembourg, la Lituanie et les Pays-Bas ont le plus progressé en raison de l'amélioration de la parité hommes-femmes au sein des conseils d'administration.

L'Indice d'égalité de genre 2021 met l'accent sur le lien entre la santé et l'égalité des genres. Les données montrent que, depuis le début de la pandémie et jusqu'en mars 2021, seul 1 ministre sur 4 dans l'UE était une femme. Cette situation crée le risque de laisser la voix et les besoins des femmes en dehors de la planification politique pour faire face à la pandémie. D'autres données révèlent que les restrictions de mobilité et les isolements accrus exposaient les femmes à un risque plus élevé de violence conjugale pendant le confinement, les systèmes juridiques et de soutien étant également fermés, rendant impossible la recherche d'aide. Le rapport souligne également les progrès nécessaires vers l'égalité des genres dans l'éducation. Bien que le niveau d'instruction progresse chez les jeunes, hommes et femmes, l'amélioration est limitée en raison de la ségrégation persistante entre les genres dans l'enseignement supérieur et de la faible participation à l'apprentissage tout au long de la vie.

La ségrégation des genres dans l'éducation continue d'entraver l'égalité des genres dans l'UE, sans progrès dans le domaine de la connaissance depuis 2010 et un score qui a baissé de 0,4 point en 2019. Les principaux défis pour les femmes sur le marché du travail sont liés à la ségrégation dans les secteurs de l'emploi, aux contrats à temps partiel et à durée déterminée, ainsi qu’à l'écart de rémunération entre les genres et à une responsabilité disproportionnée en ce qui concerne le travail domestique et les soins non rémunérés. La fermeture des écoles et des services à l'enfance pendant la pandémie a renforcé les inégalités dans l'éducation et le travail non rémunéré ainsi que les conséquences sur la santé mentale. La transformation vers l'apprentissage numérique a créé une fracture numérique dans les conditions d'apprentissage et de travail, en particulier pour les familles issues de milieux socio-économiques inférieurs qui manquent d'outils numériques, et a encore détérioré leur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Les syndicats de l'enseignement craignent que la situation actuelle ne perturbe davantage l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée des travailleuses de l'éducation, qui devront jongler avec la charge de travail accrue de l'enseignement à distance et un travail émotionnel et domestique accru à la maison.

Le rapport souligne que, dans l'ensemble de l'UE, l'augmentation du temps consacré aux activités de soins non rémunérées a entraîné des tensions aiguës entre le travail et la vie personnelle, en particulier pour les femmes. Le déséquilibre des pouvoirs entre les hommes et les femmes dans la société souligne le fait que les voix des femmes ne sont pas suffisamment entendues alors que l'Europe fait face à l'épidémie de Covid-19. Les travailleuses de l'éducation sont plus susceptibles d'être placées dans des programmes de chômage temporaire avec une rémunération inférieure et risquent de perdre leur emploi. Cela est dû au fait qu’une grande proportion de femmes sont plus souvent responsables des soins familiaux, ce qui les empêche de se recycler et de profiter des opportunités de perfectionnement. La lutte contre les inégalités entre les genres dans le domaine de la connaissance profite non seulement à un apprentissage et à des carrières équilibrés entre les genres, mais aussi à la santé en affectant les comportements, par exemple le recours aux services de santé préventifs.

Susan Flocken, Directrice européenne du CSEE, s'est déclarée préoccupée par le fait que « la pandémie de Covid-19 a dévoilé l'énorme travail des femmes dans la profession enseignante. Pourtant, les femmes ne reçoivent pas de reconnaissance pour tout leur travail. Les autorités éducatives et les chef·fe·s d'établissement doivent veiller à ce que les différents besoins des femmes et des hommes soient pris en compte dans la mise en œuvre des mesures pour faire face à la crise pandémique du Covid-19. Le Plan d’action du CSEE pour l’égalité des genres définit clairement ces défis et souligne l'importance d'améliorer l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée du personnel éducatif. L'égalité des genres a toujours été au premier plan des travaux du CSEE sur l'égalité des chances ».

Pour en savoir plus sur l’Indice d’égalité de genre 2021, veuillez cliquer ici.