Un enseignement académique de qualité doit être basé sur un dialogue social significatif

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Les 3 et 4 novembre 2021, environ 30 représentant·e·s d'organisations du CSEE et de la FEEE représentant les employeurs de l'éducation et les syndicats de l'enseignement supérieur se sont réuni·e·s dans un format hybride pour la première activité d'apprentissage par les pairs du projet FEEE sur « Promouvoir la qualité de l'enseignement et de la gestion académiques ». L'événement, organisé par les partenaires sociaux de l'enseignement supérieur du Portugal, est lié au travail défini par le Programme de travail du Dialogue social sectoriel européen pour l’éducation 2020-2021. Les participant·e·s ont discuté de certaines des questions clés du dialogue social et des conditions de travail des enseignant·e·s en relation avec un enseignement et une évaluation de qualité.

Les syndicats de l'enseignement ont eu l'occasion de discuter avec les employeurs de l'éducation de l'importance du dialogue social pour garantir un enseignement universitaire de haute qualité et de la nécessité d'étendre le programme de négociation. Les recherches soutenant le projet ont mis en évidence certains des principaux défis d'un dialogue social honnête et significatif, notamment le manque de structures de dialogue social appropriées, les idées préconçues sur les questions relevant du dialogue social et le manque de confiance entre les employeurs et les employé·e·s. À moins que ces défis ne soient relevés, les syndicats de l'enseignement craignent que les conditions de travail continuent de ne pas être abordées par les employeurs. De plus, les cadres d'évaluation de la qualité basés sur le nombre de publications produites par les enseignant·e·s mettront de plus en plus la pression sur les enseignant·e·s pour qu'il·elle·s se concentrent sur la recherche, limitant le temps qu'il·elle·s peuvent consacrer à un enseignement de qualité. Les syndicats de l'enseignement ont souligné que l'évaluation devrait être améliorée pour générer un enseignement de qualité. De plus, l'évaluation de l'enseignement et de la recherche doit être qualitative et non quantitative, afin d'améliorer les conditions de travail des universitaires. Cependant, les participant·e·s ont entendu l'orateur·trice de la FENPROF parler de la bureaucratie silencieuse au Portugal qui contrôle tous les aspects de la vie des enseignant·e·s et du fait que le dialogue social portugais souffre depuis le krach économique de 2008. La communication entre les syndicats de l'enseignement et le ministère de l'Éducation fait cruellement défaut, ce qui rend difficile pour les syndicats de l'enseignement d'exprimer leurs préoccupations.

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Au cours de l'événement, les organisations membres du CSEE ont partagé des exemples de dialogue social en Allemagne et en Finlande. En Allemagne, les politiques de l'enseignement supérieur ne sont pas liées au dialogue social sur les conventions collectives, c'est pourquoi le GEW tente d'élargir le programme de négociation sur des questions telles que les ratios étudiant·e·s - enseignant·e et les évaluations de la qualité de l'enseignement dans les discussions. En Finlande, la convention collective actuelle en vigueur pour 2020-2022 aide à impliquer l'OAJ dans les discussions sur les heures d'enseignement, les nouvelles méthodes d'enseignement, les modèles de carrière et l'évaluation du mérite. Cependant, l'évaluation de l'enseignement reste un problème, car le suivi des diplômé·e·s est utilisé pour déterminer le financement que reçoivent les établissements d'enseignement supérieur. Le CSEE craint que l'extension du suivi des diplômé·e·s à l'ensemble de l'Europe ne crée une politique européenne motivant les États membres de l'UE à modifier la structure du financement des universités en fonction de la réussite des diplômé·e·s sur le marché du travail.

Les organisations membres du CSEE ont souligné que bien que les critères d'évaluation soient cruciaux pour garantir un enseignement universitaire de qualité, les méthodes utilisées doivent refléter avec précision le travail effectué à la fois dans la recherche et l'enseignement. Pour trouver cet équilibre, les représentant·e·s des syndicats ont fait valoir que ces questions devraient être tranchées par le biais d'un dialogue social constructif. Si les représentant·e·s des enseignant·e·s ne sont pas impliqué·e·s dans l'élaboration d'une politique éducative qui a un impact sur le travail quotidien des universitaires, la qualité de l'enseignement universitaire est menacée.