Comment renforcer la protection et l'indemnisation des victimes de violences et de harcèlement émanant de tiers ?

Publié:

Rubriques connexes

Le 4 mars 2022, les organisations membres du CSEE et d'autres partenaires sociaux de sept secteurs se sont réunis en ligne pour discuter de la protection et de l'indemnisation des victimes de violence et de harcèlement sur le lieu de travail.

L'événement, présidé par le CSEE, a accueilli plus de 90 participant·e·s et était organisé dans le cadre du projet de dialogue social multisectoriel « Le rôle des partenaires sociaux dans la prévention de la violence et du harcèlement de tiers au travail » mené par la FSESP en partenariat avec le CSEE, le CCRE, HOSPEEM, la CESI, EUPAE, l’ETF, l’UITP et ETNO. L'objectif du projet consiste en une discussion coopérative sur le rôle des partenaires sociaux dans la prévention de la violence émanant de tiers et du harcèlement au travail afin de proposer les améliorations possibles aux Lignes directrices multisectorielles sur la violence de tiers et le harcèlement au travail (2011).

Après une introduction par la chercheuse du projet, la Docteure Jane Pillinger, qui a présenté les résultats de la recherche du projet et les dispositions européennes et internationales sur le soutien et l'indemnisation des victimes, les bonnes pratiques de différents secteurs ont été présentées. La Docteure Alessandra Menelao (UIL, Italie) a mis en avant une initiative syndicale multisectorielle consistant en des helpdesks contre tous les types de violence. L'initiative s'étend sur l'ensemble du territoire national et vise à soutenir toutes les victimes de violences et de harcèlement à travers une assistance juridique, psychologique et syndicale. Le processus d'intervention est guidé par un·e psychologue et conçu pour être libre de tout jugement et sécurisé pour la victime.

Les conclusions de l'initiative ont révélé de manière alarmante que 86 % des cas fondés sur la violence physique sont signalés par des femmes. Ceci est particulièrement préoccupant pour le secteur de l'éducation, car il s'agit d'une profession très féminisée. En abordant la question de l'égalité des genres, Rossella Benedetti, Présidente du Comité permanent du CSEE pour l'égalité, a souligné l'importance de la lutte contre la violence et le harcèlement basés sur le genre du point de vue de la sécurité sanitaire au travail.

Deux présentations du secteur des transports aux niveaux national et européen par Kremena Dimitrova, (FTTUB, Bulgarie) et Brigitte Ollier (UITP) ont révélé que la pandémie de Covid-19 a entraîné une augmentation de la violence de tiers, en particulier au niveau des transports publics. À cet égard, le dialogue civil continu et la coordination avec les autorités ont été identifiés comme des mesures clés pour prévenir la violence de tiers. Dans les deux cas, les conventions collectives se sont révélées bénéfiques pour la protection et l'indemnisation des victimes.

Une étude de cas d'action de lobbying dans le secteur de l'éducation a été présentée par Yordan Krasev (SEB, Bulgarie). Les initiatives des syndicats de l'enseignement en Bulgarie ont pu influencer le Code pénal afin que chaque acte de violence contre les enseignant·e·s soit considéré comme une agression. Cela permet une poursuite appropriée des auteur·e·s et a déjà conduit à une baisse drastique des cas de violence contre les enseignant·e·s.

Les participant·e·s au webinaire ont souligné qu'il est important de mieux faire connaître les Lignes directrices multisectorielles et qu'une éventuelle révision devrait se concentrer sur la prévention de la violence. Cependant, lorsque la violence se produit, une action rapide et une indemnisation adéquate ainsi qu'un soutien holistique, y compris une assistance psychologique, juridique et des partenaires sociaux, deviennent cruciaux.

Et ensuite? Les prochains volets du projet comprendront des discussions séparées entre les syndicats et les employeurs et une plus grande concentration sur des défis sectoriels spécifiques.

Pour en savoir plus:

Comment prévenir et combattre les violences basées sur le genre dans le secteur de l’éducation?