Les syndicats de l'enseignement et la mobilité à des fins d'apprentissage des enseignant·e·s et des formateur·trice·s

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Les 7 et 8 novembre 2022, le Comité du CSEE a adopté un document d’orientation relatif aux conclusions du Conseil sur le renforcement de la mobilité des professeurs et des formateurs, en particulier la mobilité européenne, dans leur éducation et leur formation initiales et continues. Le document d’orientation est une réponse à un ensemble de conclusions adoptées par le Conseil des ministres de l'Éducation des 4 et 5 avril 2022 qui invite les États membres et la Commission européenne à prendre des mesures spécifiques pour intégrer la mobilité dans la formation initiale et continue des enseignant·e·s et des formateur·trice·s.

Par le biais de ce document d’orientation, le CSEE cherche à avoir un impact sur la mise en œuvre de cette politique de l'UE au niveau national. Le CSEE salue les avantages positifs de la mobilité, en tant que contribution au développement personnel et académique et à la confiance en soi des enseignant·e·s, appelant les États membres à intégrer la mobilité dans le continuum de formation des enseignant·e·s, y compris la formation initiale et l'apprentissage et le développement professionnel continus. Par ailleurs, le CSEE soutient le respect de l'autonomie institutionnelle des enseignant·e·s, tout en exigeant qu'elle s'accompagne d'une autonomie professionnelle des enseignant·e·s, leur permettant de choisir les périodes de mobilité en fonction de leurs besoins personnels et professionnels. De plus, les organisations membres du CSEE conviennent de l'importance de faciliter la reconnaissance formelle des résultats des périodes de mobilité, tout en exigeant qu'elle soit complétée par une orientation professionnelle gratuite et de qualité pour les enseignant·e·s. En ce qui concerne la reconnaissance des qualifications des enseignant·e·s, le CSEE rappelle que, l'éducation étant une compétence nationale, assurer ainsi la reconnaissance mutuelle automatique doit être conforme à la Directive relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles (2005/36).

Le document d’orientation récemment adopté explique qu'il est de la plus haute importance qu'un accès effectif à la mobilité soit accordé aux enseignant·e·s. Le CSEE reconnaît les obstacles à la mobilité des enseignant·e·s et des formateur·trice·s exposés dans la conclusion du Conseil. En particulier, les organisations membres du CSEE ont souligné la nécessité de garantir que les enseignant·e·s puissent accéder à une mobilité à long terme et d'organiser des remplacements par des enseignant·e·s et des formateur·trice·s adéquat·e·s. Une couverture financière suffisante des coûts pendant la période de mobilité d'apprentissage dans le pays d'accueil doit également être garantie pour les enseignant·e·s. D'autres obstacles sont constitués par le manque de périodes de mobilité intégrées dans les programmes, la réglementation excessive de la profession enseignante, les différentes structures d'année scolaire dans les États membres et le manque de compétences linguistiques. A cet égard, le CSEE regrette que les conclusions du Conseil ne mentionnent pas les moyens financiers comme obstacles à la mobilité. Pour lutter contre cela, le CSEE demande que le financement disponible reflète les coûts réels de participation à la mobilité Erasmus pour les enseignant·e·s et les formateur·trice·s. Les organisations membres du CSEE estiment que l'octroi des possibilités de mobilité est également affaibli par la flexibilité offerte aux États membres. En outre, les membres du Comité du CSEE ont souligné qu'il est de la plus haute importance de différencier la mobilité à des fins d'apprentissage de la fuite des cerveaux, car la mobilité ne doit pas être comprise comme un moyen pour les États membres de s'engager dans un nivellement vers le bas pour trouver des travailleur·euse·s bon marché.

Enfin, le CSEE regrette que les conclusions ne fournissent aucune recommandation ou indication aux États membres pour assurer une gouvernance démocratique sur les développements politiques et garantir qu'il existe un dialogue social efficace avec les syndicats.

Vous trouverez le document d’orientation ici