Position du CSEE sur l'éducation de la petite enfance dans le cadre de la stratégie européenne en matière de soins

Publié:

Les 7 et 8 novembre 2022, le Comité du CSEE a adopté une prise de position sur la proposition de la Commission européenne pour une recommandation relative à la révision des objectifs de Barcelone concernant les services d’éducation et d’accueil de la petite enfance dans le cadre de la nouvelle initiative, appelée stratégie européenne en matière de soins. La stratégie est accompagnée de deux propositions de recommandations aux États membres sur la révision des objectifs de Barcelone concernant les services d’éducation et d’accueil de la petite enfance et sur l'accès  à des soins de longue durée abordables et de qualité, qui seront adoptées par le Conseil des ministres responsables de l'emploi et des affaires sociales lors de leur réunion des 8 et 9 décembre 2022. La Commission propose au Conseil des ministres de revoir les objectifs de Barcelone (2002): participation de 50 % des enfants de moins de 3 ans dans les services d’éducation et d’accueil des jeunes enfants (ancien repère : 33 %) et participation de 96 % des enfants entre l'âge de 3 ans et l'âge de début de l'enseignement primaire obligatoire dans les services d'éducation et d'accueil de la petite enfance (ancien repère : 90 %). Les États membres de l'UE sont également invités à veiller à ce que les services d’éducation et d'accueil de la petite enfance soient disponibles pour permettre une participation des enfants, qui pourrait progressivement augmenter avec l'âge de l'enfant, d'au moins 25 heures par semaine pour les enfants de moins de 3 ans à minimum 35 heures par semaine pour les enfants à partir de 3 ans.

La prise de position adoptée par le CSEE souligne que le droit à une éducation inclusive et de qualité doit être accordé à tous les enfants, conformément au socle européen des droits sociaux, à la Convention des Nations Unies relatives aux droits de l’enfant et à l'Agenda 2030 pour le développement durable des Nations Unies. Les organisations membres du CSEE croient fermement en l'importance de veiller à ce que l'éducation de la petite enfance (EPE) soit un droit universel et gratuit et accessible à la fois dans les zones urbaines et rurales d'Europe. Un budget public durable, des salaires attrayants et des conditions de travail décentes sont de la plus haute importance pour assurer une éducation de la petite enfance accessible et de qualité pour tou·te·s. À cet égard, les organisations membres du CSEE se sont félicitées que la recommandation mentionne les Directives de l’OIT sur la promotion du travail décent pour le personnel de l’éducation de la petite enfance comme documents d'orientation. Le CSEE explique que les pays ont du mal à attirer du personnel qualifié et motivé dans les services d’éducation et d’accueil de la petite enfance  car les salaires moyens des enseignant·e·s du préprimaire sont nettement inférieurs à ceux des travailleur·euse·s à temps plein et travaillant toute l'année ayant fait des études supérieures, comme le montre l'étude de l'OCDE « Regards sur l’éducation ». Le CSEE fait remarquer que des salaires élevés et attrayants devraient être accordés à tou·te·s les enseignant·e·s et que le statut des enseignant·e·s de la petite enfance et la valeur accordée à leur éducation devraient être au même niveau que les autres enseignant·e·s, avec des droits égaux. Tou·te·s les enseignant·e·s doivent avoir le plus haut niveau de qualification et être rémunéré·e·s de manière appropriée. L'intention de la proposition de Recommandation du Conseil visant à combattre les stéréotypes de genre dans le secteur de l'éducation de la petite enfance est accueillie favorablement et est conforme aux valeurs du CSEE. En outre, alors que le CSEE se félicite que la Commission européenne incite les États membres de l'UE à accroître leurs investissements publics dans l'EPE, les tendances à la privatisation de l'EPE devraient être interrompues. L'EPE devrait être gratuite pour tous les enfants et ne pas être considérée comme une marchandise.

Les organisations membres du CSEE s'inquiètent de savoir si les objectifs des Recommandations peuvent être atteints lorsque les repères concernant les taux de participation hebdomadaire des enfants de moins de 3 ans (25 heures) et de plus de 3 ans (35 heures) sont trop faibles pour permettre aux parents de travailler à plein temps. Il est important que le congé de maternité et le congé parental et l'EPE gratuite et de qualité soutiennent efficacement les besoins des enfants, leur bien-être, ainsi que l'employabilité équitable des parents.

Enfin, le CSEE se félicite que la Commission européenne souligne l'importance d'un dialogue social efficace avec les syndicats de l'enseignement.

Vous trouverez le document de position ici : LIEN