Le rôle des enseignant·e·s de l'EFP dans la transition verte et numérique

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Pour faciliter une double transition en douceur, il est nécessaire d'encourager et de promouvoir le dialogue social entre les gouvernements et les syndicats de l'enseignement afin de garantir un processus de transition verte et numérique de qualité et inclusif des écoles d'EFP. Telle était la conclusion d'un séminaire conjoint sur le rôle des enseignant·e·s de l'EFP dans la transition verte et numérique organisé par la Fondation européenne pour la formation (ETF), la Présidence suédoise de l'UE et le CSEE le 20 avril 2023.

Les pénuries d'enseignant·e·s de l'EFP et le déclin de l'attractivité de la profession sont également identifiés comme étant un problème dans les pays partenaires de l'ETF. L'un des facteurs ayant un impact négatif sur la rétention est la question du développement professionnel continu (DPC). Le séminaire a abordé les besoins et les opportunités de DPC du point de vue des pays partenaires de l'ETF, avec un accent particulier sur les expériences de la Géorgie et de la Serbie, par Borka Visnic, du Syndicat des enseignant·e·s de Serbie et Marina Alugishvili, du Syndicat des enseignant·e·s de Géorgie.

Elles ont toutes deux souligné l'importance de reconnaître la transition verte comme une priorité et d'organiser en conséquence davantage de formations pour les enseignant·e·s de l'EFP. Alors que dans certains pays, il est obligatoire pour chaque enseignant·e d'assister à des séminaires pour conserver la licence d'enseignement, la conception de l'ensemble du système ne facilite pas la participation. En fait, ces cours supplémentaires ont normalement lieu en dehors des heures de travail, principalement pendant les week-ends et sont payés par les enseignant·e·s de l'EFP eux·elles-mêmes. À cet égard, les partenaires sociaux devraient pouvoir contribuer à la discussion et être impliqués dans la définition des besoins professionnels des enseignant·e·s. Les syndicats de l'enseignement agissent à la fois pour promouvoir le développement professionnel des enseignant·e·s et pour assurer la protection des droits du travail et des droits socio-économiques du personnel de l'éducation.

La transition numérique dans l'éducation a été précipitée par la pandémie de Covid-19, qui a eu un impact particulièrement important sur les étudiant·e·s et les apprenti·e·s de l'EFP car il·elle·s ne pouvaient pas assister à l'apprentissage pratique. La transition numérique dans les écoles d'EFP ne s'est pas déroulée sans heurts, car il existe toujours un énorme fossé entre les enseignant·e·s de l'EFP de différents groupes d'âge concernant l'utilisation des outils numériques, a rappelé Agnes Roman, coordinatrice principale des politiques du CSEE.

La transition verte des écoles d'EFP a commencé avec plus de réticence que la transition numérique, en introduisant des sujets environnementaux et en adaptant les qualifications de l'EFP. La contribution des partenaires sociaux a été possible et même cruciale dans la mise à jour des programmes d'EFP pour la transition verte, mais il ne s'agit pas d'une pratique courante et répandue dans tous les États membres. Il est essentiel que les établissements d'enseignement et de formation professionnels tiennent compte de plusieurs facteurs pour promouvoir l'attitude envers la transition verte, car dans plusieurs pays, les citoyen·ne·s ne prennent toujours aucune mesure dans leur vie quotidienne et au sein de leur foyer pour lutter contre le changement climatique. Presque tou·te·s les Européen·ne·s ont entrepris au moins une action pour lutter contre le changement climatique (recyclage des déchets, voiture électrique, réduction de la consommation de viande, réduction de la consommation d'électricité/d'eau/de chauffage, isolation des bâtiments, etc.), mais 16 % des personnes en Roumanie et en Bulgarie et 10% des personnes à Chypre n'ont pris aucune de ces mesures, contre 0% en Belgique, en Irlande et au Portugal. Les instituts d'EFP doivent apporter des changements tels qu'assurer une gestion sélective des déchets, la durabilité des équipements, un transport durable pour les étudiant·e·s et le personnel, fournir des repas à base de légumineuses dans l'école et promouvoir l'enseignement en plein air.

Plutôt que de se concentrer sur les devoirs des enseignant·e·s de l'EFP, un soutien efficace devrait leur être accordé dans la transition verte et numérique de l'EFP, comme un accès effectif au développement professionnel. De plus, le leadership scolaire démocratique et la collaboration des acteurs scolaires et des parents pourraient faciliter ce processus, en concevant en coopération des solutions pour mettre en œuvre efficacement la double transition.

Rossella Benedetti, Présidente du Comité pour l'égalité du CSEE, a clôturé l'événement en rappelant l'importance d'adopter une approche holistique au sein de l'EFP, qui permettrait aux étudiant·e·s d'acquérir des compétences non techniques. En fait, l'EFP ne devrait pas simplement répondre aux besoins du marché du travail, mais plutôt diffuser et promouvoir des valeurs par l'intermédiaire d'enseignant·e·s qualifié·e·s de l'EFP. Cela nécessiterait de permettre aux enseignant·e·s d'accéder et de suivre des cours de développement professionnel gratuits et de haute qualité pendant les heures de travail. Enfin, elle a souligné la nécessité de se concentrer non seulement sur les excellentes expériences d'EFP de haut niveau, mais plutôt de répondre aux besoins de l'EFP qui s'adressent aux étudiant·e·s peu qualifié·e·s, comme dans les pays d'Europe de l'Est.