Point de vue des syndicats de l'enseignement sur le Paquet de printemps 2023

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Le CSEE exhorte les décideur·euse·s politiques aux niveaux européen et national à adopter des politiques qui garantissent pleinement le droit à l'éducation en tant que bien public, en développant des systèmes éducatifs de haute qualité, inclusifs, équitables et durables en Europe. Dans son analyse de la communication de la Commission européenne sur le Paquet du printemps 2023 du Semestre européen, le CSEE fait part de ses inquiétudes. La participation des partenaires sociaux aux niveaux européen et national est insuffisante, bien que la Commission reconnaisse leur rôle dans la mise en œuvre réussie des recommandations du Semestre européen et des priorités de la facilité pour la reprise et la résilience (FRR).

Le CSEE se montre critique envers la demande faite aux États membres de maintenir ou de réduire leur déficit en dessous de la valeur de référence de 3 % du PIB, car cela limite leur capacité d'investissements stratégiques. Cependant, le retrait du critère de réduction de la dette pourrait avoir un impact positif sur les dépenses publiques, améliorant la viabilité des finances publiques de l'éducation. Des ajustements budgétaires sont essentiels pour augmenter les dépenses publiques, influençant positivement le ratio dette/PIB et favorisant la viabilité des finances publiques, et pour lutter contre l'érosion du pouvoir d'achat du personnel de l'éducation due aux pressions persistantes sur les prix de base et à la baisse des salaires réels, affectant en particulier les enseignant·e·s, les universitaires et le personnel éducatif.

Le CSEE identifie les limitations des capacités administratives et les blocages au niveau des investissements comme des défis pour les États membres dans l'allocation efficace des fonds du RRF, entraînant des impacts négatifs sur les investissements publics dans le secteur de l'éducation, en particulier dans les pays ayant des besoins plus importants. L'évaluation par la Commission européenne des systèmes éducatifs uniquement basés sur l'activation du marché du travail néglige des problèmes cruciaux au sein du secteur, tels que la pénurie d'enseignant·e·s, la diminution de l'attractivité de la profession enseignante et la nécessité de reconversion et de perfectionnement des professionnels de l'éducation. Ces pénuries affectent une majorité d'États membres pour diverses raisons, notamment une formation initiale insuffisante des enseignant·e·s et le vieillissement du personnel enseignant.

Le CSEE souligne les disparités croissantes dans l'accès à l'éducation, à la recherche et à la formation, en particulier entre les régions urbaines et rurales. Elles mettent en exergue les écarts croissants d'emploi entre les groupes de population, affectant négativement les jeunes, les femmes, les personnes handicapées, les migrant·e·s et les communautés marginalisées. Pour relever ces défis, la Commission européenne souligne l'importance d'améliorer l'accès à l'éducation de la petite enfance, de réformer les programmes et d'offrir des opportunités de perfectionnement et de reconversion pertinentes pour la transition verte et numérique. Toutefois, le CSEE estime qu'un investissement public accru est nécessaire pour soutenir les salaires, la formation initiale des enseignant·e·s, les investissements structurels et les nouvelles ressources propres de l'Union européenne.

Le CSEE continue de réclamer une formation initiale gratuite des enseignant·e·s et des programmes de développement professionnel continu pendant les heures de travail afin d'assurer l’évolution professionnelle des éducateur·trice·s. Il est donc crucial que les décideur·euse·s politiques accordent la priorité à l'éducation en tant que droit humain fondamental et investissent dans la création de systèmes éducatifs équitables et durables en Europe.

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