6e Sommet européen sur l'éducation : débats au sujet de la crise de la pénurie d'enseignant·e·s

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Le 6e Sommet européen sur l'éducation, qui a eu lieu le 30 novembre 2023, était centré sur les résultats et les défis de l'examen à mi-parcours de l'Espace européen de l’éducation (EEE) et sur la pénurie d'enseignant·e·s. L'événement a réuni les ministres de l'éducation des pays de l'UE, des représentant·e·s de la Commission européenne, des partenaires sociaux et des parties prenantes clés, dont une délégation du CSEE. Les discussions ont porté principalement sur la nécessité urgente d'améliorer l'attractivité des carrières des enseignant·e·s, sur l'avenir de l'IA dans l'éducation, sur l'éducation de la petite enfance de qualité, sur le financement de l'éducation et de la formation, sur la durabilité, l'égalité et l'investissement dans l'éducation, et sur la manière de façonner les priorités de la future politique de l'UE en matière d’éducation.

Iliana Ivanova, Commissaire européenne chargée de l'innovation, de la recherche, de la culture, de l'éducation et de la jeunesse, a souligné les défis actuels liés à la transition verte et numérique, à l'équité et à l'inclusion dans l'éducation, au manque de compétences de base et à la pénurie d'enseignant·e·s. Le manque d’attractivité de la profession enseignante étant un défi majeur, elle a appelé les États membres de l’UE, avec la participation active des partenaires sociaux et des principales parties prenantes, à prendre des mesures urgentes pour s’attaquer aux racines interconnectées de ce problème, notamment les salaires et les conditions de travail.

Lors de la discussion en plénière sur ce sujet, la Directrice européenne du CSEE, Susan Flocken, a souligné la nécessité de recruter et de retenir les enseignant·e·s, 40 % du personnel enseignant ayant plus de 50 ans, ce qui ouvre la voie à un scénario dramatique pour les prochaines décennies. Les bas salaires, les mauvaises conditions de travail, le manque d'accès à la formation, la faible qualité de la formation initiale, l'accès limité à la formation gratuite pendant les heures de travail, la charge de travail élevée et le stress accru ont été mis en avant comme les facteurs expliquant le manque d'attractivité de la profession : « De nombreux enseignant·e·s quittent la profession en cours de carrière parce qu'il·elle·s ne reçoivent pas le soutien dont il·elle·s ont besoin. Il·elle·s travaillent par équipes et n'ont pas le temps de préparer les cours ou d'accéder à la formation. De plus, leurs salaires sont bas et ne correspondent pas à leurs qualifications, c'est pourquoi les enseignant·e·s se tournent vers d’autres professions mieux rémunérées ».

En abordant la crise de la pénurie d'enseignant·e·s, conformément à la Campagne du CSEE sur l’attractivité de la profession, elle a également souligné la nécessité cruciale de promouvoir l’autonomie professionnelle et la liberté académique des enseignant·e·s, de valoriser et responsabiliser leur profession, de garantir le dialogue social et de créer des cultures scolaires démocratiques : « Les enseignant·e·s devraient bénéficier de la confiance et de l'autonomie nécessaires pour répondre aux besoins de leurs étudiant·e·s. Leurs voix, ainsi que celles de leurs représentant·e·s et des syndicats d’enseignant·e·s, devraient faire partie intégrante des processus décisionnels. La gouvernance collégiale est fondamentale aux niveaux national et régional, car la participation des enseignant·e·s et de leurs syndicats à l’élaboration des politiques éducatives est essentielle pour un environnement scolaire positif ».