Belgique: l’enseignement en grève

Publié:

Les quatre syndicats flamands de l’éducation - ACOD-Onderwijs, COV, COC et VSOA-Onderwijs (organisations membres du CSEE en Flandre (Belgique)) - ont organisé le 20 mars 2019 une action de grève commune couvrant tous les niveaux de l’éducation.

Il s'agissait de la première grève de l'enseignement général en Flandre depuis 2001.

Nancy Libert, Secrétaire générale d'ACOD-Onderwijs a déclaré: «Il y a une pénurie d'enseignants. Les enseignants fuient l'éducation! Les jeunes enseignants méritent plus de sécurité d'emploi et pour les garder, nous avons besoin de conditions de travail décentes pour tous les enseignants. Les enseignants devraient pouvoir se concentrer sur l'enseignement. Ce ne sont pas des éducateurs, des psychologues, des employés administratifs».

«Voulons-nous avoir le meilleur médecin, ou le médecin dont les parents pourraient payer les études? Je suis déterminé à offrir des chances égales en matière d'éducation. Ce n'est pas le cas actuellement. Les parents de jeunes enfants ne peuvent pas payer les factures scolaires. L'enseignement supérieur coûte trop cher et n'accorde pas un accès égal», a ajouté Marc Borremans, Secrétaire général adjoint d'ACOD-Onderwijs.

«L'inclusion sans ressources et avec un soutien insuffisant n'est pas le moyen d'intégrer les enfants. Au contraire, le gouvernement les considère maintenant comme des coûts purement financiers, ce qui est mauvais. Les enseignants indiquent qu'ils ne sont pas formés pour enseigner aux enfants ayant des besoins spéciaux dans l'enseignement ordinaire. Ils disent également qu'ils ne parviennent plus à transférer la matière aux autres étudiants. En réalité, cela est dû à une économie réalisée au détriment de la qualité de l'éducation et du bonheur des enfants », a commenté Jean-Luc Barbery, Secrétaire général adjoint d'ACOD-Onderwijs.

«La plus grande grève dans l'éducation depuis deux décennies est un signe historique de solidarité. Le prochain ministre de l’Éducation aura la responsabilité indéniable de faire du pacte de carrière promis au secteur de l’éducation une priorité absolue. En conséquence, le prochain gouvernement aura pour tâche principale de dégager toutes les ressources financières nécessaires. Il ne faut pas en attendre moins du gouvernement flamand, le principal employeur de notre personnel enseignant, que de régler ces problèmes, mais c'est une tâche qu'il a négligée jusqu'à ce jour», a déclaré Marnix Heyndrickx, Président du VSOA-Onderwijs.

Lies Van Rompaey, responsable de la communication chez COV, a ajouté: «Avec cette grève, les syndicats de l'enseignement en Flandre veulent appeler les partis politiques flamands à ne pas abandonner les étudiants et le personnel enseignant. Quel que soit le parti dont sera issu le ministre de l’Education, il doit déjà oser prendre l’engagement de mettre fin à l’épargne et d’investir pleinement dans l’éducation».

«Les besoins immédiats de l'enseignement primaire semblent être reconnus par les politiciens flamands. C'est une bonne chose, mais nos enseignants du primaire en attendent la concrétisation rapidement. De plus, cette grève concernait l’ensemble du secteur. Les enseignants de l’enseignement secondaire ont également besoin de plus de soutien et de moins de charge de travail. Cela concerne tous les secteurs de la même manière, par exemple l’enseignement supérieur, l’apprentissage des adultes et d’autres encore. Nous avons besoin de plus d'investissements de la part du gouvernement. Notre conclusion après cette grève massive: l’immense majorité de nos enseignants demandent d’investir davantage dans l’éducation dans son ensemble. Pourquoi? Même un enfant sait pourquoi!» a conclu Jan Soons, Secrétaire national du COC.