Ukraine : les violations à grande échelle des droits du travail et syndicaux se poursuivent

Publié:
Copyright: Trade Union of Education and Science workers of Ukraine

La mobilisation des syndicats ukrainiens et les témoignages de solidarité massifs exprimés par le mouvement syndical international au cours des années 2019 et 2020 ont permis le report et le rejet de plusieurs projets de loi ne respectant pas les droits des travailleur·euse·s et prévoyant de libéraliser la législation du travail et de restreindre les droits syndicaux, ainsi que leur participation au dialogue social, à tous les niveaux.

Cependant, au mois de novembre 2020, le gouvernement ukrainien, profitant du confinement et des restrictions imposées aux rassemblements de masse et aux événements publics, a recommencé à soutenir un certain nombre de projets de loi centrés sur ces mêmes principes de libéralisation, portant atteinte aux droits syndicaux et du travail.

Une fois de plus, les violations des droits des travailleur·euse·s ont amené les syndicats ukrainiens à devoir se mobiliser et descendre dans les rues. Les 2 et 3 décembre derniers, les syndicats du pays ont organisé un piquet de grève devant la Verkhovna Rada (le Parlement ukrainien) pour demander de retirer ces projets de loi contraires aux droits sociaux et syndicaux et de prévoir dans le budget de l’Etat 2021 un financement supplémentaire pour l’éducation, la science, les soins de santé, la défense, la construction aéronautique et d’autres secteurs.

Le syndicat ukrainien du personnel de l’éducation et des sciences a présenté ses propres revendications à la Verkhovna Rada et au cabinet des ministres d’Ukraine afin d’attirer l’attention sur les problèmes rencontrés dans les secteurs de l’éducation et des sciences :

  • Allouer au moins 7 % du PIB au secteur de l’éducation, conformément à l’article 78 de la loi ukrainienne relative à l’éducation.
  • Adopter un nouveau système salarial pour le personnel de l’éducation, conformément à l’article 61 de la loi ukrainienne relative à l’éducation, en appliquant un coefficient de 1,5 à partir du 1er janvier 2021, comme convenu en concertation avec les syndicats.
  • Prévoir une subvention complète du gouvernement pour les budgets locaux, en se basant sur le nombre de classes et non sur le nombre d’élèves. Ne pas réduire le financement de l’éducation lors de l’examen du budget de l’Etat entre la première et la seconde lecture.
  • Allouer aux budgets locaux une subvention supplémentaire pour l’éducation en 2021 afin d’assurer le maintien des établissements scolaires.
  • Introduire un système public d’assurance-maladie Covid-19 pour les enseignant·e·s.
  • Rendre possible l’utilisation du fonds Covid-19 de l’Etat pour financer les besoins des établissements scolaires.
  • Maintenir le tarif réduit des transports pour les étudiant·e·s et les élèves.
  • Empêcher l’ingérence des autorités publiques dans les activités statutaires des syndicats.

Le CSEE suit de près l’évolution de la situation concernant ces revendications et reste solidaire des enseignant·e·s d’Ukraine.