Les Roms sont confronté·e·s à de nombreux types de discrimination en Europe. Les systèmes éducatifs ont besoin d’un soutien financier pour faire face à cette situation.

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Comment l'Europe peut-elle le mieux lutter contre l'antitsiganisme et la discrimination à l'égard des Roms dans les domaines de l'éducation, de l'emploi et du logement? Le rapport de la Commission européenne sur la mise en œuvre des stratégies nationales d’intégration des Roms révèle que les stratégies les plus efficaces accordent la priorité à la prévention et à l'intervention précoce.

Le CSEE demande des données plus claires sur les financements publics, car les écoles auront besoin d'argent et les enseignant·e·s auront besoin de formations si l'Europe veut véritablement démanteler l'antitsiganisme structurel et maintenir les enfants roms dans l'éducation.

Depuis l’adoption du Cadre d’action de la Commission européenne pour les stratégies nationales d’intégration des Roms pour la période allant jusqu’à 2020 (2011), tous les États membres de l’UE ont élaboré des stratégies ou des mesures visant à mieux intégrer les Roms dans leur société. Chaque année, la Commission publie un rapport sur les progrès réalisés par les États membres. Le rapport de cette année est consacré aux tendances dans les quatre domaines d'action du cadre de l'UE (éducation, emploi, santé, logement), ainsi qu'à la lutte plus large contre la discrimination et l'antitsiganisme.

L'éducation est le domaine politique qui compte le plus grand nombre d'interventions et d'évaluations, mais la situation reste préoccupante. Le rapport note qu'à l'âge de 16 ans, 29% des enfants roms ont seulement terminé l'école primaire et 14% n'ont pas du tout été scolarisés. Dans le même temps, 33% des enfants roms fréquentent des écoles où la majorité des élèves sont roms.

Les défis les plus importants cités dans le rapport incluent:

  • L’absentéisme
  • La garantie du développement des capacités humaines
  • La transition du primaire au secondaire et la réussite des études secondaires

Le rapport note qu'une approche systématique et à long terme est nécessaire pour lutter contre la ségrégation dans les écoles et les classes. Cela devrait s'accompagner d'un soutien financier et professionnel supplémentaire (par exemple, couvrir les coûts de transport, de matériel scolaire, etc.) et du recrutement d’auxiliaires pédagogiques.

Néanmoins, certaines améliorations ont été apportées ces dernières années. La plupart des États membres ont investi dans des mesures visant à réduire le décrochage scolaire et se sont efforcés de lutter contre la ségrégation scolaire. Les réalisations comprennent le développement des capacités au niveau de la maternelle, l'amélioration des efforts de suivi et de réduction du décrochage scolaire, ainsi que l'intégration des questions relatives à l'inclusion et à la non-discrimination des Roms dans la formation des enseignant·e·s ou dans les programmes nationaux.

Le CSEE accueille avec satisfaction les recommandations du rapport, notamment sur la nécessité d’un soutien politique visible à long terme et d’un financement public suffisant pour mettre en œuvre les stratégies d’inclusion des Roms. Une éducation de qualité et non discriminatoires et la déségrégation dans l'éducation et le logement ne permettent pas seulement de briser les stéréotypes et de lutter contre le discours de haine et les crimes de haine. Elles contribuent également à éliminer la pauvreté parmi les communautés roms et à prévenir l'abandon scolaire précoce et la discrimination sur le marché du travail. Le CSEE souligne également que pour réussir l'intégration des Roms dans l'éducation, les enseignant·e·s et les autres personnels de l'éducation ont besoin d'un soutien professionnel, notamment d'une formation à l'éducation inclusive et du recrutement d'auxiliaires pédagogiques.

Susan Flocken, Directrice européenne du CSEE, note que «ce rapport montre à quel point l'éducation et les enseignant·e·s sont essentiel·le·s pour éliminer les barrières et la discrimination qui empêchent la pleine participation des Roms dans les sociétés européennes. Cependant, il n'y a pas de données concrètes sur les dépenses publiques. Le financement public est d’une importance fondamentale si l’Europe veut vraiment donner suite aux propos chaleureux exprimés dans des rapports comme celui-ci. À moins d'offrir aux enseignant·e·s une formation et un soutien, par exemple en embauchant des auxiliaires pédagogiques supplémentaires, il sera presque impossible d'aider davantage d'enfants roms à recevoir la totalité de l'éducation dont ils ont besoin. Nous devons également faire en sorte que les Roms eux·elles-mêmes puissent diriger ce processus, soit en contribuant à la conception de programmes éducatifs, soit en formant des enseignant·e·s et des auxiliaires pédagogiques.»

Pour accéder au rapport complet, veuillez cliquer ici.

Image CreditRomani people in Bosnia and Herzegovina by Dans, used under CC-BY-SA-4.0.