Etude de l'EIGE : L’UE et les Etats membres doivent accorder davantage d’attention aux questions de genre dans les politiques d'éducation et de formation pour les migrant·e·s et les réfugié·e·s

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L'Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) a publié une nouvelle étude L'éducation et la formation sensibles au genre pour l’intégration des ressortissant·e·s de pays tiers. Le CSEE a été consulté dans le cadre de la recherche, qui indique que l'égalité des genres est négligée dans la plupart des politiques et des actions liées à l'intégration des migrant·e·s en Europe. Les syndicats de l'éducation sont riches d’une expérience et d’une influence mises à profit pour rappeler aux décideurs l'importance de l'égalité des genres dans tous les aspects de la politique éducative.

L'UE et ses Etats membres sont légalement contraints d'intégrer cette dimension dans tous les domaines politiques, y compris l'intégration des migrant·e·s, l'éducation et la formation. La nouvelle recherche de l’EIGE indique cependant que le chemin est encore long. L'étude conclut en effet que la plupart des politiques de l'UE et des Etats membres adoptent une approche unique en matière d'éducation des migrant·e·s et des réfugié·e·s issu·e·s d’Etats non membres de l’UE et connu·e·s sous le nom de ressortissant·e·s de pays tiers. L'engagement de l'UE à une double approche de l'égalité des genres, combinant d’une part l’intégration des questions d'égalité entre les hommes et les femmes et d’autre part des actions spécifiques, ne se reflète pas suffisamment dans les politiques ou programmes pour l'intégration des migrant·e·s à travers l'éducation.

En UE, 20 % des femmes immigrées et 15 % des hommes immigrés (entre 15 et 24 ans) ne sont intégré·e·s dans aucun circuit éducatif ni professionnel. D'autres différences caractérisent les femmes et les hommes migrant·e·s, ce qui signifie que que les décideurs politiques doivent appliquer une perspective de genre. Alors que les garçons migrants sont davantage susceptibles d'abandonner précocement leurs études, les ressortissantes de pays tiers font face à des problèmes spécifiques liés à leur vulnérabilité et à leurs responsabilités familiales. En effet, dans un rapport de 2019 sur les minorités et la discrimination et principalement axé sur les femmes migrantes, l'Agence des droits fondamentaux de l'UE souligne que les femmes migrantes sont souvent doublement désavantagées en matière d'éducation et d'emploi.

La nouvelle version du Plan d'action du CSEE sur l'égalité des genres traite de la nature de nombreuses inégalités intersectionnelles. Elle prend notamment en considération le fait que les rôles sociaux traditionnels et l'absence de services de garde accessibles constituent deux des principales raisons pour lesquelles tant de jeunes femmes migrantes ne sont impliquées dans aucun circuit de travail, d’études ou de formation. Le CSEE et la FEEE ont par ailleurs mis au point des lignes directrices pratiques communes sur la manière de promouvoir l'intégration effective des apprenant·e·s migrant·e·s et réfugié·e·s et une proposition pour un cadre de qualité prévoyant une inclusion effective des migrant·e·s et des réfugié·e·s dans l'éducation. Le CSEE et ses organisations membres promeuvent l’intégration éducative des enfants, des jeunes et des adultes migrant·e·s et réfugié·e·s, dans tous les niveaux de l'enseignement, par le biais d’une approche intersectionnelle des risques potentiels de discrimination et d’exclusion.

La Directrice européenne du CSEE Susan, commente : « Dans nos sociétés de plus en plus diversifiées, une approche uniformisée en matière de politiques d'éducation et de formation ne suffit pas. Les décideurs politiques doivent jongler avec le patchwork des identités et des situations sociales qui confèrent à chaque individu sa réalité unique. Les différences entre les genres et la migration sont deux facteurs majeurs qui interagissent de manière complexe. Les syndicats de l'éducation à travers l'Europe accomplissent un travail remarquable pour construire et partager l'expérience sur la manière dont l'égalité des genres et les questions de migration influencent les systèmes éducatifs et les personnels. Nous continuerons à placer ces perspectives au cœur de l'élaboration des politiques et du dialogue social dans le secteur de l'éducation. »