Nouvelles données sur les salaires et les conditions de travail des enseignant·e·s dans le nouveau rapport de l'OCDE «Regards sur l'éducation»

Publié:

Le rapport annuel de l'OCDE «Regards sur l'éducation» met en lumière les disparités dans la charge de travail et les horaires de travail au sein de la profession enseignante. L’OCDE appelle les gouvernements à valoriser les conditions de travail et les salaires des enseignant·e·s pour mettre en place des systèmes éducatifs de qualité.

Le 8 septembre 2020, l'OCDE a publié le nouveau «Regards sur l'éducation», rapport annuel complet contenant des données, des statistiques et des informations sur chaque niveau d'enseignement. Le rapport est basé sur l'analyse du système éducatif de 46 pays. Le rapport se concentre sur l’enseignement et la formation professionnel·le·s (EFP) et propose des informations actualisées sur les salaires et les conditions de travail des enseignant·e·s.

En ce qui concerne les salaires, les données montrent que la profession enseignante est moins attractive que les autres professions. Par exemple, les enseignant·e·s du premier cycle du secondaire gagnent 11% de moins que tou·te·s les autres travailleur·euse·s du supérieur. La situation s'aggrave si l'on considère les pays isolément, comme par exemple la Tchéquie, où les enseignant·e·s du premier cycle du secondaire gagnent 35% de moins que les autres professionnel·le·s ayant le même niveau de qualification.

De plus, les jeunes enseignant·e·s sont plus défavorisé·e·s en termes de salaires, car il·elle·s s gagnent en moyenne 66% de moins que leurs collègues plus âgés de même niveau de qualification. Dans toute l'Europe, comme aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Pologne et au Portugal, les enseignant·e·s les mieux payé·e·s gagnent environ 50% de plus que les jeunes enseignant·e·s.

Le rapport confirme également que les enseignant·e·s de l'enseignement supérieur ont généralement des salaires plus élevés que les collègues des autres niveaux d'enseignement (éducation de la petite enfance, enseignement primaire et secondaire inférieur). Par exemple, en Belgique, au Danemark, en Lituanie et en Norvège, les enseignant·e·s de l'enseignement supérieur gagnent environ 30% de plus que les enseignant·e·s de l'éducation de la petite enfance (EPE) ayant la même expérience. Cet écart atteint même 36% en Finlande et 50% en Slovaquie.

En outre, l'OCDE a confirmé que la vitesse de progression de carrière des enseignant·e·s reste un problème important. Les données montrent que dans certains pays, les salaires augmentent beaucoup plus rapidement que dans d'autres. Par exemple, au Royaume-Uni, arriver en haut de l'échelle salariale prend environ 10 ans de service, tandis qu'en Grèce, en Hongrie, en Italie et en Espagne, cela prend plus de 25 ans.

Le rapport offre également un aperçu intéressant de la charge de travail des enseignant·e·s. Les données de l'OCDE montrent que l'activité d'enseignement ne représente en moyenne que 44% du temps de travail des enseignant·e·s. Cette part diminue en Autriche, en Pologne et en Turquie, où les enseignant·e·s ne consacrent qu'environ 35% de la charge de travail totale à l'activité d'enseignement, tandis qu'au Luxembourg et au Royaume-Uni, l'activité d'enseignement couvre plus de 60% de l'ensemble de la charge de travail.

Les enseignant·e·s sont tenu·e·s d'accomplir des tâches non pédagogiques telles que la préparation des leçons, les tâches administratives, la formation continue et les réunions du personnel. En conséquence, il·elle·s doivent effectuer ces tâches en plus des heures de travail statutaires. Cette pratique est un enjeu important car elle contribue à la détérioration des conditions de travail des enseignant·e·s et a un impact négatif sur l'attractivité de la profession enseignante.

L'OCDE souligne dans le rapport que «les conditions de travail et les salaires peuvent faire partie des raisons de rejoindre la profession enseignante». Au CSEE, nous attendons des gouvernements qu'ils prennent des mesures efficaces pour garantir des salaires appropriés et de bonnes conditions de travail, car ce sont deux éléments essentiels pour garantir un enseignement de haute qualité.

Le rapport est disponible dans son intégralité sur le site de l’OCDE