Nouveau rapport PISA 2018: investir dans les enseignant·e·s améliore les résultats et le bien-être des étudiant·e·s

Publié:

Le cinquième volume du PISA 2018 fournit des données actualisées sur l’impact des politiques et de l’organisation de l’école sur les résultats scolaires des étudiant·e·s et sur leur bien-être. Si les investissements dans l'éducation ont légèrement augmenté, selon l'OCDE, les écoles publiques souffrent toujours de la pénurie d'enseignant·e·s et de personnel de soutien à l'éducation, et les inégalités entre les écoles défavorisées et favorisées persistent.

L'OCDE a récemment publié le cinquième volume du Programme international pour le suivi des acquis des étudiant·e·s (PISA) 2018 intitulé «Des politiques efficaces, des établissements performants». Il se fonde sur une enquête triennale qui a évalué les compétences de 600.000 étudiant·e·s de 15 ans dans 79 pays. Ce rapport se concentre sur l'impact des politiques et de l'organisation scolaires sur les résultats scolaires, le bien-être des étudiant·e·s et l'équité dans l'éducation.

Le rapport révèle qu’un investissement adéquat dans l’éducation a généralement un impact positif sur les compétences en lecture des étudiant·e·s. Les investissements dans l'éducation varient fortement à travers l'Europe, l'Autriche, le Luxembourg et la Norvège investissant plus de 130.000 dollars américains par élève de l'éducation de la petite enfance (EPE) à l'enseignement secondaire, contre moins de 30.000 dollars américains investis en Roumanie et en Bosnie-Herzégovine.

Une donnée inquiétante est qu'il existe encore des inégalités importantes entre les écoles socio-économiquement favorisées et défavorisées. En Europe, les écoles défavorisées souffrent d'une pénurie d'enseignant·e·s hautement qualifié·e·s et de ressources matérielles de haute qualité, notamment au Portugal, en Italie, en Suède et en Allemagne. De plus, alors qu'en moyenne 20% des étudiant·e·s des écoles défavorisées avaient redoublé une année au moins une fois, c'est le cas pour seulement 5% des étudiant·e·s des écoles favorisées. L’OCDE suggère que l’évaluation régulière des étudiant·e·s au niveau national ou régional et l’adoption d’une gouvernance inclusive peuvent contribuer à renforcer l’équité dans l’éducation.

Le CSEE se félicite que le rapport PISA souligne l’importance des enseignant·e·s dans le système éducatif, en les définissant comme la ressource la plus importante pour améliorer les résultats des étudiant·e·s et leur bien-être. Néanmoins, les données montrent que plusieurs systèmes scolaires européens manquent d'enseignant·e·s ou de personnel de soutien à l'éducation. Par exemple, en Autriche, en Allemagne, en Grèce, au Portugal et en Espagne, au moins 50% des étudiant·e·s souffrent de la pénurie de personnel enseignant ou de soutien. Le problème, qui touche plus les écoles publiques que les écoles privées, s’est avéré être un frein aux compétences en lecture des étudiant·e·s dans de nombreux pays européens, comme l’Albanie, la Belgique, la République tchèque, l’Allemagne, la Turquie et le Royaume-Uni. L'OCDE estime également qu'un nombre adéquat d'enseignant·e·s hautement qualifié·e·s, associé à des conditions de travail et à des salaires décents pour les enseignant·e·s, sont des facteurs clés pour garantir des systèmes éducatifs équitables et de haute qualité.

Le rapport souligne également que fournir une orientation professionnelle et des conseils aux étudiant·e·s est essentiel pour améliorer leur bien-être et surmonter les préjugés sexistes lorsqu'il·elle·s font des choix concernant leurs études et leur emploi futurs. Néanmoins, selon les données de l'OCDE, une orientation professionnelle et des services de conseils ne sont toujours pas fournis dans de nombreuses écoles européennes. Par exemple, en Autriche, en Bosnie-Herzégovine, en France et en Géorgie, entre 16 et 24% des étudiant·e·s ne bénéficient pas d'une orientation professionnelle et d’un service de conseils, alors que cette part augmente de 25 à 30% en Belgique, en Croatie et en Italie.

À la suite des conclusions de l’OCDE, le CSEE souligne qu’un investissement accru dans l’éducation garantit des conditions de travail et des salaires équitables et un soutien adéquat aux enseignant·e·s afin d’améliorer les résultats d’apprentissage et le bien-être des étudiant·e·s. Nous remarquons également que le contexte socio-économique ne doit pas priver les étudiant·e·s de leur droit humain à l'éducation, c'est pourquoi nous attendons des gouvernements européens qu'ils s'engagent davantage à assurer une éducation de haute qualité à tou·te·s les étudiant·e·s sans distinction.

  • Pour lire le 5ème volume de l’étude PISA 2018, veuillez cliquer ici.
  • Pour voir les aperçus des précédents Volumes PISA 2018, veuillez cliquer ici.