Les défis du télétravail pour l'éducation, l'égalité entre les hommes et les femmes et les conditions de travail

Publié:
© Adobe Stock

Le Comité économique et social européen (CESE) a adopté, le 24 mars 2021, deux avis sur les défis du télétravail. Le premier avis (SOC/660) se concentre sur les questions liées au télétravail en relation avec l'organisation du temps de travail, l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée et le droit à la déconnexion. De plus, le deuxième avis (SOC/662) traite de l’impact du télétravail sur l’égalité entre les hommes et les femmes, en le reliant, en particulier, à la répartition inégale des soins non rémunérés et du travail domestique entre les femmes et les hommes.

Au cours de l'élaboration de ces deux avis, le CSEE s'est assuré de représenter la voix des syndicats de l'enseignement. Ceci est particulièrement important à la lumière de l'impact des mesures d'urgence d'enseignement et d'apprentissage en ligne dues à la pandémie de COVID-19 dans un secteur professionnel où le télétravail n'est pas traditionnellement mis en oeuvre. Le CSEE a attiré l'attention du CESE sur plusieurs questions liées à l'égalité entre les hommes et les femmes ainsi qu'aux conditions de travail des enseignant·e·s et du personnel de l'éducation.

Les avis du CESE ont appelé à l'intégration de l'égalité entre les femmes et les hommes à tous les niveaux de l'enseignement. À de nombreuses reprises, le CSEE a dénoncé la ségrégation verticale et horizontale entre les genres affectant le secteur de l'éducation et souligné la nécessité de veiller à ce que les outils numériques soient utilisés comme des instruments efficaces pour lutter contre les inégalités, au lieu d'augmenter les écarts au niveau de l'accès à l'éducation et des résultats scolaires. Le CESE a également appelé à encourager les investissements privés dans l'éducation afin de favoriser l'égalité entre les hommes et les femmes. À cet égard, le CSEE avertit que la privatisation croissante de l'éducation a montré qu'elle entrave l'égalité et l'inclusion dans l'éducation et a un impact négatif sur la qualité de l'éducation.

Le CSEE se félicite que le CESE ait abordé la question du droit à la déconnexion. Une charge de travail accrue et insoutenable, un équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée réduit et une pression accrue de la part des employeurs, des étudiant·e·s et des familles qui s'attendent à une disponibilité constante, sont parmi les principaux défis signalés par les organisations membres du CSEE pendant la pandémie, affectant davantage les enseignant·e·s ayant des contrats à temps partiel, dont la plupart sont des femmes. Par conséquent, nous soutenons l'appel du CESE, affirmant que «les modalités de connexion et de déconnexion doivent être déterminées et convenues dans le cadre du dialogue social au niveau de l'entreprise (et/ou du secteur) pour garantir qu'elles sont adaptées aux besoins spécifiques des secteurs, des entreprises et des autres organisations, tout en tenant également compte des besoins des travailleur·euse·s, en particulier leur santé et leur sécurité».

En ce qui concerne l'égalité entre les hommes et les femmes, le CESE a souligné que le télétravail risquait d'augmenter le nombre d’incidents de violence sexiste et d’alourdir le fardeau des soins et du travail domestique non rémunérés pour les travailleuses. À titre d'exemple, dans le secteur de l'éducation, l'avis mentionnait que les femmes universitaires étaient particulièrement concernées par les soins non rémunérés et le travail domestique en termes de productivité et de perspectives de carrière. Le CSEE souligne que l'enseignement étant une profession hautement féminisée, ces problèmes ont eu un impact sur les enseignantes à tous les niveaux d'enseignement en Europe. Pour faire face à ces défis, le CESE a appelé à renforcer la législation pour lutter contre la violence sexiste à l'égard des femmes et les stéréotypes sexistes, y compris sur le lieu de travail, et à offrir plus de flexibilité dans l'organisation du temps de travail.

Pour en savoir plus: