Rapport de l'OCDE sur la réduction de la précarité des carrières dans la recherche universitaire

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Le nouveau rapport politique de l'OCDE publié en mai et intitulé «Reducing the precarity of academic research careers» présente des recommandations politiques et des pratiques de différents pays pour améliorer le bien-être des chercheur·euse·s, développer des systèmes de recherche plus équitables et diversifiés, attirer et retenir les meilleurs talents dans le monde universitaire et améliorer la qualité des sciences. Le rapport utilise la terminologie «précariat de la recherche» pour désigner les chercheur·euse·s postdoctoraux·ales occupant des postes à durée déterminée sans perspectives d'emploi permanent ou continu.

Selon l'OCDE, il existe actuellement au niveau international peu de données comparables sur le personnel travaillant dans la recherche et le développement, en particulier celui qui occupe des emplois atypiques, ce qui rend particulièrement difficile d'avoir une image claire de la précarité des carrières dans la recherche dans les différents pays. Le rapport souligne que la pandémie de Covid-19 aggrave les perspectives de carrière des chercheur·euse·s postdoctoraux·ales et a un effet néfaste sur leur bien-être. Les jeunes chercheur·euse·s sont plus susceptibles d'être touché·e·s par la précarité et par les effets négatifs de la pandémie à cet égard. De plus, les chercheuses sont touchées de manière disproportionnée par ces conditions et nombre d'entre elles « abandonnent » pendant la transition du début de carrière à la mi-carrière. Il existe également des inquiétudes concernant la diversité de la main-d'œuvre de recherche dans son ensemble et une perception selon laquelle seul·e·s les chercheur·euse·s issu·e·s de milieux privilégiés peuvent se permettre une précarité prolongée.

Les conditions de travail des chercheur·euse·s dans les universités et les organismes publics de recherche préoccupent les pays de l'OCDE depuis un certain temps, et malgré l'augmentation des investissements publics dans la science, cette préoccupation persiste. Dans de nombreux pays, elle semble même croître. En Allemagne, 77% des chercheur·euse·s postdoctoraux·ales dans les universités ont un contrat à durée déterminée tandis qu'en Suisse, 80% du personnel scientifique a un contrat à court terme. L'OCDE recommande l'inclusion des chercheur·euse·s de troisième cycle sous contrat à durée déterminée dans des échelles salariales comparables à celles du personnel académique permanent. Les données montrent que 28% des chercheur·euse·s gagnent moins de 30.000 USD par an. La revendication de longue date du CSEE est de garantir des contrats de travail à durée indéterminée et de bonnes conditions de travail aux chercheur·euse·s.

Le rapport souligne l'importance d'inclure les chercheur·euse·s universitaires et toutes les parties prenantes concernées dans la gouvernance et la coordination des carrières de la recherche par le biais du dialogue social. Le CSEE estime que l’ensemble des chercheur·euse·s postdoctoraux·ales doivent être impliqué·e·s dans les processus d'élaboration des politiques qui les concernent. Le dialogue social et la négociation collective sont étroitement liés à l'amélioration de la recherche et de la qualité de l'enseignement supérieur. Impliquer tous les acteurs universitaires dans le débat peut réduire la précarité de la recherche et améliorer les conditions de travail, ce qui conduirait finalement à une amélioration de la qualité des sciences.

Le rapport complet est disponible sur le site Web de l'OCDE.