Vers le paquet de printemps 2022 du Semestre européen

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En novembre 2021, la Commission européenne a ouvert le Semestre européen 2022. Les priorités fixées par la Facilité pour la reprise et la résilience (FRR) se superposent au Semestre et, avec lui, au secteur de l'éducation : dans le cycle actuel, le Semestre européen reprend sa vaste coordination des politiques économiques et de l'emploi, en s'adaptant aux exigences de mise en œuvre de la FRR. L’Evaluation de la Stratégie pour une croissance durable (ASGS), ainsi que le Rapport conjoint sur l’emploi (RCE), ont lancé le cycle de cette année, confirmant le passage de la coordination des politiques économiques de la gestion de la crise du Covid à la préparation d'une reprise et d'une résilience renforcées fondées sur le changement et l'inclusion .

Les prochaines étapes : en avril 2022, les États membres soumettront leurs programmes nationaux de réforme et de stabilité et de convergence ; en mai 2022, les rapports par pays de la Commission européenne fourniront un aperçu des évolutions économiques et sociales, y compris une évaluation des progrès réalisés dans la mise en œuvre du Socle européen des droits sociaux (SEDS). Ensuite, la Commission européenne proposera des recommandations par pays (CSR), exigeant des actions politiques spécifiques dans les principaux problèmes identifiés dans les rapports. Cet ensemble d'initiatives constitue le paquet de printemps dont le CSEE assure le suivi.

Le 10 mars, le Parlement européen a rejeté le  projet de rapport sur l'emploi et les aspects sociaux dans l'ASGS 2022. Le rejet était fondé sur le fait que l'évaluation manquait d'éléments cohérents pour repenser les règles budgétaires à un moment où l'impact de la pandémie est aggravé par l'impact de la guerre en Ukraine. Le CSEE salue l'attention portée par le Parlement à la réalité sociale et espère une application plus cohérente du Socle européen des droits sociaux (SEDS) dans le paquet de printemps, donnant la priorité à la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, adoptant la Directive sur les salaires minimum et se concentrant sur les priorités sociales dans l'éducation.

Le 15 mars, les Conclusions du Conseil ont approuvé la proposition de la Commission, soulignant l'importance cruciale d'atteindre les objectifs de l'UE pour 2030 en matière d'emploi, de compétences et de réduction de la pauvreté. Se félicitant de l'attention portée à « un dialogue social de qualité et efficace », le CSEE soutient l'appel « à impliquer systématiquement les partenaires sociaux de manière opportune et significative à toutes les étapes du Semestre européen ». Le CSEE regrette que l'éducation ne soit liée qu'à des « politiques du marché du travail bien conçues et efficaces » : l'amélioration des résultats d'apprentissage est un moyen de stimuler une société équitable basée sur la connaissance dans laquelle les investissements publics à long terme sont renforcés. Soutenant les indications visant à renforcer l'égalité des sexes, les environnements de travail sûrs, l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée et le droit à la déconnexion, le CSEE espère que ces conclusions conduiront à davantage d'investissements publics dans l'éducation et à des mesures concrètes pour l'inclusion et la justice sociale.

Le CSEE adressera des demandes spécifiques à la Commission européenne : promouvoir la négociation collective et le dialogue social comme étant la règle d'or, en particulier dans le processus de mise en œuvre du FRR dans l'éducation ; réduire les inégalités dans l'éducation grâce à l'élargissement de l'accès pour les groupes défavorisés ; prévenir le décrochage scolaire; investir dans la reconversion et le perfectionnement, par des incitations aux travailleur·euse·s, des investissements dans des infrastructures et des équipements numériques éco-efficaces, sans encourager la marchandisation ; renforcer les compétences numériques ; assurer à tou·te·s les jeunes menacé·e·s de pauvreté ou d'exclusion sociale un accès gratuit et effectif aux soins de santé, à l'éducation et à la formation, à une alimentation saine et à un logement convenable.