Intégrer l'égalité entre les hommes et les femmes aujourd'hui, pour un avenir égalitaire : l'indice d'égalité de genre 2022 de l'EIGE

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Le 24 octobre 2022, l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) a lancé son Index d’égalité de genre 2022. L'indice d'égalité de genre est un outil développé par l'EIGE pour mesurer les progrès de l'égalité entre les hommes et les femmes dans l'Union européenne. Il attribue à l'UE et à ses États membres un score de 1 à 100 selon le niveau d’égalité entre les hommes et les femmes mesuré, 100 étant l’égalité complète. L'indice vise à clarifier les domaines qui doivent être améliorés pour aider les décideur·euse·s politiques à concevoir des mesures efficaces d'égalité entre les hommes et les femmes.

L'indice d'égalité de genre 2022 révèle que les progrès vers la réalisation de l'égalité entre les hommes et les femmes continuent d'avancer à un rythme extrêmement lent ; malheureusement, on n’observe qu'une augmentation de 0,6 point du score global d'égalité entre les hommes et les femmes pour les pays de l'UE depuis 2021.

Les perspectives négatives de l'indice 2022 découlent du fait qu'il se concentre sur les données de 2020, la première année de la pandémie. Le score de 2022 représente donc un signal d'alarme fort indiquant que l'égalité entre les hommes et les femmes sera menacée par une incertitude et des bouleversements croissants dans toute l'Europe.

L'indice 2022 révèle en outre que les inégalités entre les hommes et les femmes sont toujours présentes dans l'éducation. Si l'on considère le domaine de la connaissance - qui mesure les inégalités entre les genres en matière de réussite scolaire, de participation et de ségrégation - des pays tels que la Suède et la Belgique obtiennent au moins 7 points de plus que la moyenne de l'UE de 62,7, tandis que la Lettonie et la Roumanie accusent un retard significatif, chutant d'au moins 10 points en dessous de la moyenne de l'UE. Cela suggère qu'il reste encore du chemin à parcourir pour réduire les niveaux d’inégalités entre les hommes et les femmes entre les différents pays.

Alors que l'indice 2022 révèle positivement que les femmes ont dépassé les hommes dans l'obtention d'un diplôme de l'enseignement supérieur, l'utilisation d'une lentille intersectionnelle démasque les disparités importantes entre les capacités des différents groupes à accéder à l'éducation. Par exemple, si l'on considère les personnes handicapées, seulement 15 % des diplômé·e·s du niveau universitaire sont des femmes contre 18 % d'hommes.

De plus, la pandémie de Covid-19 a fortement impacté les travailleur·euse·s essentiel·le·s dans le domaine de l'éducation. Les enseignant·e·s et les autres personnels de l'éducation, dont 73 % sont des femmes dans l'UE, ont été négativement affecté·e·s par un mélange de défis posés par la pandémie. Ces défis incluent la nécessité de s'adapter rapidement au passage à l'enseignement à distance, de s'assurer que l'épuisement professionnel et le décrochage des étudiant·e·s sont évités et de gérer la tension entre l'enseignement à distance et les responsabilités familiales.

À la lumière de ces défis, l'EIGE a souligné la nécessité pour les plans nationaux de résilience et de relance d'intégrer des perspectives de genre et intersectionnelles afin d'influencer positivement l'indice d'égalité de genre et de progresser vers la réalisation de l'égalité de genre.

Le Comité syndical européen de l'éducation salue l'indice d'égalité de genre 2022 de l'EIGE et ses conclusions qui montrent que les décideur·euse·s politiques doivent prendre des mesures urgentes pour intégrer l'égalité de genre afin de réaliser une société plus juste pour tou·te·s. Le CSEE rappelle que l'éducation est un segment du marché du travail en Europe qui souffre d'inégalités entre les hommes et les femmes. Le CSEE a souligné son engagement à travailler avec ses membres pour surmonter ce problème et améliorer l'égalité de genre à tous les niveaux de la société, dans le cadre de son Plan d’action pour l’égalité des genres et a évalué sa mise en œuvre lors du récent Caucus des femmes organisé dans le cadre de la  Conférence spéciale du CSEE en juillet 2022 à Liège.