Une enquête paneuropéenne sur les enseignant·e·s et formateur·trice·s de l'EFP est-elle réalisable ? Contribution du CSEE à l'étude du CEDEFOP

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Le CSEE a contribué à l'étude du CEDEFOP visant évaluer la faisabilité d'une enquête paneuropéenne sur les chef·fe·s d'établissement, les enseignant·e·s, les étudiant·e·s et les formateur·trice·s dans le cadre de l'enseignement et de la formation professionnels initiaux (EFPI). Un groupe consultatif tripartite a été créé par le CEDEFOP pour guider et soutenir cette étude dans six pays pilotes : Autriche, Grèce, Croatie, Lituanie, Pays-Bas et Espagne. Les membres du groupe consultatif étaient des membres de l'équipe du projet du CEDEFOP, des expert·e·s européen·ne·s et nationaux·ales des partenaires sociaux sectoriels européens pour l'éducation (CSEE et FEEE) et des ministères des six pays pilotes et d'autres pays sélectionnés. En ce qui concerne le CSEE, les syndicats suivants ont participé : GÖD (Autriche), OIELE (Grèce), ITUWEC (Croatie), FECCOO (Espagne), FNE (Portugal) et LESTU (Lituanie).

Les résultats de l'enquête pilote ont été présentés et discutés lors du Troisième forum d’apprentissage politique sur les enseignant·e·s et formateur·trice·s de l’EFP. Au cours de l'événement, les ministères des pays participants ont partagé des opinions positives sur le rôle pertinent d'une future enquête paneuropéenne, car elle fournirait des informations supplémentaires utiles sur les données existantes et éclairerait l'élaboration des politiques futures. La valeur ajoutée est donnée par la vision comparative et en rassemblant les similitudes et les différences entre les pays sur des sujets pertinents, tels que le bien-être des enseignant·e·s, des formateur·trice·s, des chef·fe·s d'établissement et des apprenant·e·s et leur développement professionnel. Ce qui ressort de l'étude pilote, c'est que la plupart des professionnel·le·s des écoles d'EFP ont participé à des activités de développement professionnel continu (DPC), mais malheureusement principalement par le biais de l'auto-apprentissage (82 %) et de l'apprentissage auprès de collègues (79 %). À cet égard, le CSEE souligne la nécessité d'améliorer la qualité et l'inclusivité du développement professionnel continu, car les enseignant·e·s de l'EFP devraient recevoir un soutien financier et du temps de travail alloué pour suivre le DPC. L'enquête pilote montre que les chef·fe·s d'établissement reçoivent à la fois plus de matériel nécessaire pour les activités (62 %) et de frais de remboursement (66 %) que les enseignant·e·s (47 % et 52 %). De plus, des activités de développement professionnel plus collaboratives pourraient contribuer à accroître la participation au DPC, tout en offrant plus de soutien aux enseignant·e·s qui s'occupent d'apprenant·e·s risquant de décrocher (51 %) et d'apprenant·e·s ayant des besoins éducatifs spéciaux ou souffrant de handicaps (49 %). De plus, en participant à des activités de développement professionnel continu, il serait plus facile pour les enseignant·e·s de visualiser pleinement les connaissances, habiletés et compétences acquises.

Un autre résultat de l'enquête est que le travail des chef·fe·s d'établissement, des enseignant·e·s et des formateur·trice·s est une source de stress et peut avoir des effets négatifs sur leur santé physique et mentale. Dans le cas des enseignant·e·s, l'enquête montre que leur bien-être pourrait être amélioré en leur accordant des salaires élevés (56%), de meilleures installations et équipements (38%) et une meilleure reconnaissance de leur travail (30%). Sur cette note, le syndicat espagnol (FECCOO) a souligné le bien-être comme un problème majeur, exacerbé par la pandémie de Covid-19, au cours de laquelle les enseignant·e·s ont dû supporter eux·elles-mêmes les coûts des installations et des équipements. À cet égard, la FEEE a souligné le manque de temps des enseignant·e·s pour le développement professionnel continu en raison des problèmes de charge de travail et de stress. Le CSEE estime qu'il serait utile de développer une enquête paneuropéenne afin de recueillir davantage de données sur le bien-être, en plus de la collecte d'informations de l'OCDE et des ministères nationaux

Pour plus d'informations sur les conditions d'une future enquête de l'UE : Présentation PowerPoint (europa.eu)