Le dialogue social est essentiel pour améliorer la qualité de l'enseignement et de la gestion

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40 représentant·e·s des syndicats de l'enseignement supérieur et des employeurs des organisations membres du CSEE et de la FEEE se sont réuni·e·s en ligne les 9 et 10 février 2022 pour la deuxième activité d'apprentissage par les pairs du projet des partenaires sociaux « Promouvoir la qualité de l'enseignement et de la gestion académiques ». L'événement organisé par les partenaires sociaux de l'enseignement supérieur des Pays-Bas est lié aux travaux définis par le Programme de travail 2020-2021 du Dialogue social sectoriel européen pour l’éducation. Les participant·e·s ont discuté de certaines des questions importantes liées au dialogue social dans l'enseignement supérieur ainsi que d’exemples de bonnes pratiques.

Les recherches appuyant le projet ont révélé que les « questions industrielles » telles que les salaires étaient fréquemment discutées aux niveaux national et institutionnel à travers différentes formes et niveaux de dialogue social. Cependant, des questions plus « professionnelles » telles que l'innovation des méthodes d'enseignement ont été moins abordées dans les négociations au sein du dialogue social au niveau national ou institutionnel. Les syndicats de l'enseignement ont également souligné la nécessité d'un dialogue social efficace à tous les niveaux, et pas seulement d'une consultation unilatérale.

Des exemples forts de dialogue social entre les syndicats de l'enseignement et les employeurs de l'enseignement supérieur sont venus des collègues néerlandais·e·s représentant l'AOb et les « Universités des Pays-Bas » tout au long de l'événement. Les syndicats de l'enseignement dans ce pays ont des conventions collectives de travail (CCT) bien établies et, lors du dernier cycle de négociations, ont progressé dans l'augmentation du nombre d'universitaires occupant des postes permanents, l'amélioration des conditions de travail, la réduction de la charge de travail des universitaires et des chercheur·euse·s et la formation et le développement. Cependant, il reste du travail à accomplir sur les questions de salaire, d'emploi à long terme et de parcours professionnels alternatifs. Pour remédier au sous-financement de l'enseignement supérieur, les syndicats de l'enseignement néerlandais, les employeurs et les étudiant·e·s se sont mobilisé·e·s pour accroître les investissements dans le secteur, engrangeant finalement des progrès en convainquant les ministres d'élaborer des plans d'investissement à long terme.

Cependant, le dialogue social fait encore défaut dans certains domaines. Les syndicats de l’enseignement craignaient que les systèmes de reconnaissance et de récompenses en vigueur aux Pays-Bas augmentent la concurrence et souffrent de l’absence de contribution de la part des partenaires sociaux. Des participant·e·s d'autres pays ont expliqué comment la reconnaissance et les récompenses dans l'enseignement supérieur et la recherche sont toujours basées sur le nombre de publications plutôt que sur des indicateurs qualitatifs. Il a été souligné que les universitaires ne peuvent être créatif·ive·s et innovant·e·s que s'il·elle·s sont satisfait·e·s de leur emploi et de leurs conditions de travail et que la charge de travail est gérable. Des trajectoires de carrière plus concrètes pourraient favoriser plus de créativité et d'innovation que le système de reconnaissance actuel.

De même, les représentant·e·s syndicaux·cales ont souligné à quel point le dialogue social était essentiel pour aborder l'égalité des sexes. Les comités pour l’égalité au sein des syndicats établissent des politiques et des actions pour soutenir le développement de carrière des femmes universitaires. Un dialogue social efficace et la coopération des partenaires sociaux avec les organismes de recherche sont des outils importants pour réduire les disparités salariales entre les femmes et les hommes universitaires et pour lutter contre les différents types de harcèlement auxquels les femmes universitaires sont confrontées. Les syndicats de l'enseignement ont convenu que la gouvernance collégiale et un dialogue social efficace sont les seuls moyens d'apporter des changements durables et de combattre la culture managériale qui traite les universités comme des entreprises mues par un financement à court terme basé sur des ambitions politiques.