Mission de solidarité du CSEE dans les États baltes – soutien aux réfugié·e·s ukrainien·ne·s

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Près d'un an après l'attaque russe contre l'Ukraine et le début de la guerre qui fait rage dans le pays, une délégation du CSEE a mené une mission de solidarité (16-19 janvier 2023) pour rencontrer des dirigeant·e·s syndicaux·cales du secteur de l'éducation aux niveaux national et local de l'EEPU, de UNIVERSITAS, du LIZDA, du LESTU et du LEETU, des enseignant·e·s et des chef·fe·s d'établissement, ainsi que des responsables des gouvernements d'Estonie, de Lettonie et de Lituanie pour obtenir des informations de première main sur le soutien apporté aux réfugié·e·s ukrainien·ne·s dans le domaine de l'éducation dans les trois pays. Le Président du CSEE Larry Flanagan, la Directrice européenne du CSEE Susan Flocken et la responsable de programme Valeryia Despaihne se sont entretenu·e·s avec des enseignant·e·s, des universitaires, du personnel de soutien à l'éducation, des étudiant·e·s et des décideur·euse·s politiques du secteur de  l'éducation sur le terrain.

Depuis le début de la guerre, le CSEE a suivi l'évolution du secteur de l'éducation dans les pays voisins, se rendant d'abord en Pologne, en Roumanie et en Moldavie, pays comptant le plus grand nombre d'étudiant·e·s réfugié·e·s, en mai 2021. Le CSEE a été en contact étroit avec ses organisations membres en Ukraine ainsi que dans d'autres pays accueillant et soutenant des réfugié·e·s ukrainien·ne·s.

L'un des problèmes les plus urgents est la barrière de la langue. Comme l'explique Susan Flocken : « Dans le passé, la demande d'enseignement des langues nationales locales, l'estonien, le letton et le lituanien en tant que langues étrangères était faible. Suite à la pénurie générale d'enseignant·e·s et à l'évolution progressive vers une utilisation exclusive de la langue nationale comme langue de l'enseignement, la demande de professeur·e·s de langues expérimenté·e·s est maintenant énorme . De plus, de l’aide doit également être apportée aux étudiant·e·s ukrainien·ne·s des établissements scolaires ordinaires pour les aider à acquérir la langue plus rapidement. Alors que les enseignant·e·s et les étudiant·e·s s'adaptent et trouvent des moyens de communiquer malgré la barrière de la langue, la pression sur les enseignant·e·s et les étudiant·e·s est évidente ».

Au début, de nombreux·ses réfugié·e·s espéraient pouvoir rentrer dans leur pays d'origine après une courte période et reprendre normalement leur travail et leurs études dans leur pays. À présent, la situation a évolué et nécessite une solution à plus long terme. En effet, les autorités éducatives des trois pays collaborent avec le ministère ukrainien de l’Education pour reconnaître mutuellement les examens et les qualifications. Alors que la reconnaissance mutuelle officielle est en cours, de nombreux·ses étudiant·e·s suivent une double scolarité (scolarisation dans leur pays d'accueil le matin et apprentissage en ligne selon le programme ukrainien l'après-midi), ce qui entraîne une double charge de travail et cause évidemment du stress et de la fatigue.

Si de nombreux·euses enseignant·e·s ukrainien·ne·s réfugié·e·s sont employé·e·s comme enseignant·e·s, il·elle·s sont souvent également employé·e·s comme enseignant·e·s auxiliaires, aidant les étudiant·e·s à surmonter les difficultés d'apprentissage, créant du matériel pédagogique en ukrainien et facilitant le processus d'intégration sociale. Il va sans dire que les enseignant·e·s ukrainien·ne·s dans les États baltes sont majoritairement des femmes avec des enfants, qui ont dû quitter leur foyer et les membres masculins de la famille et sont souvent elles-mêmes traumatisées.

« Avec cette visite, nous souhaitons transmettre le message d'une solidarité forte et continue avec l’ensemble des enseignant·e·s et des membres des syndicats de l'éducation touché·e·s par la guerre en Ukraine », a conclu Larry Flanagan, Président du CSEE.