Journée mondiale de la santé mentale: le bien-être des enseignant·e·s est important

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La santé mentale est une question syndicale. Les travailleur·euse·s rencontrent des problèmes de santé mentale en raison du stress, du harcèlement, de l'intimidation ou de la violence liés au travail.

Le secteur de l’éducation exige un engagement social, intellectuel et émotionnel intense, et les travailleur·euse·s sont souvent soumis·es à une pression excessive. Seule une approche systématique peut prévenir les risques psychosociaux sur le lieu de travail, afin de se protéger contre le stress lié au travail et ses conséquences potentiellement dévastatrices.

Le 10 octobre est la Journée mondiale de la santé mentale, organisée par l'Organisation mondiale de la santé. Le thème de cette année est la prévention du suicide et nous avons une pensée pour les vies perdues à cause des maladies mentales.

Les travailleur·euse·s de l'éducation sont confronté·e·s à une gamme complexe de risques psychosociaux dans leur environnement de travail, et ces risques sont la principale cause d'épuisement professionnel des enseignant·e·s. Ces risques psychosociaux dans le secteur de l’éducation revêtent de nombreuses formes: surcharge de travail et/ou de rôles; manque de soutien des institutions éducatives; mauvais comportement des étudiant·e·s; épuisement physique ou mental; pression pour les résultats des examens. Les conséquences peuvent être dévastatrices et même inclure des tragédies telles que le suicide. Le CSEE reconnaît pleinement l’importance de la santé mentale aujourd’hui et chaque jour.

  • Education Support Partnership, un organisme de bienfaisance qui offre un soutien en matière de santé mentale à toute personne travaillant dans le secteur de l'éducation en Angleterre et au Pays de Galles, indique qu'entre 2017 et 2018, le nombre d'enseignant·e·s ayant appelé son service d'assistance téléphonique confidentiel a augmenté de 35%, pour atteindre 8668 personnes.
  • En Turquieen 2013, 62,9% des travailleur·euse·s de l'éducation signalaient des problèmes de stress professionnel et de santé mentale, 30,7% souffrant d'inquiétude et d'insomnie et 38,3% d'un trouble du fonctionnement social.
  • En Croatie, un peu plus de 20% des enseignant·e·s et autres travailleur·euse·s de l'éducation se sentent épuisé·e·s chaque semaine. 25,7% se sentent épuisé·e·s émotionnellement pendant la plupart de leurs heures de travail.
  • Aux Pays-Bas (pdf), 12% des travailleur·euse·s de l'éducation qualifié·e·s ont quitté le secteur dans les trois ans suivant l'obtention de leur diplôme.
  • En Suède, une enquête de l'Agence nationale pour l'éducation révèle qu'un·e enseignant·e sur quatre a sérieusement envisagé de changer de profession et/ou de lieu de travail.

L'impact est ressenti non seulement par les enseignant·e·s mais également par leurs écoles et leurs élèves. Les travailleur·euse·s de l’éducation quittent ou prévoient de quitter le secteur à un rythme alarmant. Pour faire face au risque de problèmes de santé mentale et d'épuisement professionnel des enseignant·e·s et des travailleur·euse·s de l'éducation, les établissements d'enseignement doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir leurs travailleur·euse·s et créer un environnement de travail sûr et décent.

Le CSEE et ses organisations membres sont déterminés à promouvoir une approche systémique de la prévention du stress lié au travail - ainsi que de toutes les autres menaces au bien-être mental et physique des travailleur·euse·s de l’éducation. En coopération avec la Fédération européenne des employeurs de l'éducation (FEEE), nous avons créé des outils d’évaluation des risques interactifs en ligne (OiRA). Ces outils permettent aux établissements d’enseignement d’évaluer les mesures de prévention des risques sur le lieu de travail, de vérifier le respect de la législation européenne et de développer un plan d’action détaillé pour améliorer la situation.

Susan Flocken, Directrice du CSEE, a déclaré: «Aujourd'hui, à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, le CSEE rappelle que la santé mentale sur le lieu de travail est une question vitale pour nous toutes et tous, syndicats compris. Le secteur de l’éducation est un environnement particulièrement difficile, où des professionnel·le·s dévoué·e·s travaillent sous une forte pression. Nous devons lever le tabou sur le stress, l'épuisement professionnel et la maladie mentale. Le stress lié au travail provoque des souffrances à long terme et des tragédies humaines, mais celles-ci pourraient souvent être évitées en investissant suffisamment dans la protection du bien-être des travailleur·euse·s Une évaluation approfondie des risques et les actions ultérieures visant à lutter contre les risques psychosociaux doivent être au premier plan de ces mesures. Le CSEE recommande à tous les établissements d’enseignement de mettre en place des systèmes de prévention des risques rigoureux. Nous avons maintenant développé des outils d'évaluation des risques interactifs en ligne pour les aider à se conformer à la législation de l'UE sur les risques professionnels, qui inclut les risques psychosociaux pouvant provoquer des problèmes de santé mentale. En donnant la priorité au bien-être des travailleur·euse·s de l’éducation, nous pouvons rendre les carrières dans l’enseignement aussi heureuses que gratifiantes.»

  • Pour plus d’information sur la Journée mondiale de la santé mentale, veuillez cliquer ici.
  • Pour accéder à notre outil OiRA pour l’éducation et les services de soins de la petite enfance, veuillez cliquer ici.
  • Pour accéder à notre outil OiRA pour l’enseignement secondaire, veuillez cliquer ici.