Eurydice publie un rapport sur les salaires et les allocations des enseignant·e·s et des chef·fe·s d'établissement en Europe

Publié:
© The European Commission

Le réseau d'information sur l'éducation de la Commission européenne « Eurydice » a publié son rapport 2019/2020 sur les salaires et les allocations des enseignant·e·s et des chef·fe·s d’établissement en Europe.

Selon Eurydice, la rémunération légale des enseignant·e·s entrant dans la profession varie considérablement d'un pays européen à l'autre. Les salaires bruts de départ varient entre 5 000 et 80 000 euros par an. Ils sont généralement les plus élevés en Europe centrale et les plus faibles dans la région des Balkans. De plus, dans une majorité de pays européens, les enseignant·e·s débutant à différents niveaux d'enseignement ne gagnent pas le même montant.

Eurydice note que les différences dans les exigences de qualification expliquent généralement les inégalités salariales entre les niveaux d'éducation. La plupart du temps, les enseignant·e·s qui gagnent plus ont également accumulé plus de qualifications professionnelles. Un potentiel élevé d'augmentation des salaires, cependant, peut être une incitation tout aussi importante que le montant gagné au cours de la première année d'enseignement. Ce potentiel diffère considérablement d'un système éducatif à l'autre et, dans de nombreux cas, une augmentation de salaire qui correspond à l'évolution de carrière n'est pas automatique. Les augmentations de salaire au cours de la carrière d'enseignant peuvent aller de 12 %, comme c'est le cas en Turquie, à 16 %, comme au Portugal.

Les salaires moyens restent inférieurs au PIB par habitant dans un quart des pays européens. En général, plus le PIB par habitant est élevé, plus le salaire moyen des enseignant·e·s est élevé. La bonne nouvelle est que les salaires des enseignant·e·s continuent d'augmenter dans la plupart des économies européennes, y compris celles dont les salaires moyens sont bas.

Les conclusions du Conseil européen de 2020 souligne qu’ « un investissement suffisant, efficace et durable dans les enseignant·e·s  et les formateur·trice·s  est un investissement dans la qualité de l'éducation et de la formation ». La Résolution du Conseil relative à un cadre stratégique pour la coopération européenne dans le domaine de l’éducation et de la formation, dans la perspective de l’espace européen de l’éducation et au-delà (2021-2030) a appelé les États membres à accroître l'attractivité de la profession enseignante et à la revaloriser socialement et financièrement.

Le CSEE estime que les gouvernements et les autorités éducatives doivent continuer à investir dans l'éducation dans le contexte des fonds de relance et de résilience et du Semestre européen, d'autant plus que la pandémie de COVID-19 a mis à rude épreuve la plupart des économies européennes. En outre, les États devraient viser à uniformiser les salaires de départ statutaires entre les niveaux et les secteurs d'enseignement afin d'accroître l'attractivité de la profession enseignante, contribuant ainsi à de meilleures conditions de travail pour les enseignant·e·s ainsi qu'à une éducation de qualité. Enfin, les États devraient mettre en place des augmentations salariales systématiques et progressives pour accroître le maintien dans la profession et ainsi augmenter son attractivité.

Le rapport Eurydice pointe également quelques tendances relatives aux salaires des chef·fe·s d'établissement. Les exigences de base pour les chef·fe·s d'établissement ne sont pas les mêmes dans tous les pays européens, bien que dans la plupart des systèmes éducatifs, les candidat·e·s aux postes de direction d'établissement aient besoin d'au moins cinq ans d'expérience. Dans la plupart des systèmes éducatifs, les revenus des chef·fe·s d'établissement sont liés à la taille de l'école.

Le CSEE estime que les conditions de travail et la rémunération des chef·fe·s d'établissement doivent être suffisamment bonnes pour attirer une main-d'œuvre talentueuse et bien formée. Les salaires dans de nombreux pays ne sont pas assez élevés pour recruter les meilleur·e·s chef·fe·s d'établissement et leur offrir une rémunération appropriée pour leur travail.