Nouveau rapport Eurydice sur les salaires et les indemnités des enseignant·e·s et des chef·fe·s d'établissement en Europe

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L'objectif du rapport annuel d'Eurydice est de fournir un aperçu des rémunérations des enseignant·e·s et des chef·fe·s d'établissement à temps plein pleinement qualifié·e·s dans les écoles publiques et privées dépendantes de l'État dans 39 systèmes éducatifs européens au cours de l'année scolaire 2020-2021.

Dans l'ensemble, il existe des différences importantes dans les salaires statutaires des enseignant·e·s qui débutent dans la profession, pouvant aller de 4 000 EUR à 92 000 EUR par an, selon les pays. Les salaires des enseignant·e·s varient en fonction du niveau d'enseignement et les écarts salariaux dépendent des qualifications minimales requises pour que les enseignant·e·s entrent dans la profession. En moyenne, les enseignant·e·s du préprimaire ont tendance à gagner moins que celles et ceux du secondaire supérieur. Cette tendance se retrouve dans la majorité des pays mais pas dans tous : la Bulgarie, la Grèce, Chypre, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie et le Monténégro prévoient le même salaire pour tous les niveaux d'enseignement. De plus, les données montrent qu'il est possible d'attirer et de retenir les enseignant·e·s lorsqu'une augmentation rapide et appropriée des salaires tout au long des carrières et en fin d'année est en place. Dans le même ordre d'idées, le CSEE est fermement convaincu que l'augmentation de la progression salariale réussit à augmenter le recrutement et la rétention des jeunes enseignant·e·s.

Le rapport Eurydice indique que les salaires ont augmenté au cours de l'année scolaire 2020-2021 par rapport à l'année précédente. Toutefois, l'augmentation a généralement été modeste ou indexée sur l'inflation. À cet égard, le CSEE estime que des salaires équitables et appropriés pour les enseignant·e·s doivent être garantis et adaptés à l'augmentation du coût de la vie. Il est essentiel de considérer que les salaires ont d'abord été impactés par la crise du Covid-19, puis plus encore par la crise énergétique et l'inflation. À cet égard, il convient de noter que dans dix pays, à savoir la Belgique (Communautés germanophone et flamande), l’Espagne, la France, l’Italie, la Finlande, la Turquie, la Grèce, Chypre, la Norvège et le Portugal, les salaires statutaires annuels de départ des enseignant·e·s (adaptés compte tenu de l'inflation) sont restés identiques ou ont diminué entre les années scolaires 2014-2015 et 2020-2021. En revanche, les augmentations les plus fortes – plus de 30 % – au cours des cinq dernières années ont été observées dans plusieurs pays d'Europe centrale et orientale, par exemple en Bulgarie, en Tchéquie, en Estonie, en Lettonie, en Lituanie, en Slovaquie, en Serbie et en Islande.

Le rapport consacre une section aux salaires des chef·fe·s d'établissement qui varient en fonction de la taille de l'école et sont souvent octroyés selon une échelle salariale différente de celle des enseignant·e·s. Il est remarquable que le salaire minimum légal des chef·fe·s d'établissement soit équivalent ou inférieur au salaire des enseignant·e·s ayant 15 ans d'expérience dans plusieurs pays. La Communauté française de Belgique et la Tchéquie sont des exemples de pays où les salaires des chef·fe·s d'établissement sont inférieurs à ceux des enseignant·e·s. Le CSEE estime que les salaires des enseignant·e·s et des chef·fe·s d'établissement doivent être augmentés dans de nombreux pays pour offrir une rémunération appropriée, des conditions de travail décentes et attirer une main-d'œuvre talentueuse.

Le 7 octobre, Eurydice a publié un rapport sur la durée de la scolarité obligatoire dans les systèmes éducatifs européens. Il montre que l'enseignement/la formation obligatoire à temps plein durent généralement 10-11 ans et se terminent à l'âge de 15-16 ans. La durée la plus courte (8-9 ans) est observée en Estonie, en Croatie, en Pologne, en Slovénie, en Albanie, en Bosnie-Herzégovine, au Liechtenstein, au Monténégro et en Serbie. La plus longue durée de scolarité/formation obligatoire à temps plein est appliquée en France, où elle dure 15 ans (de 3 à 18 ans). Des graphiques explicatifs complémentaires présentent les structures de l'enseignement formel dans les pays de l'UE, l'Albanie, la Bosnie Herzégovine, la Suisse, l'Islande, le Liechtenstein, le Monténégro, la Macédoine du Nord, la Norvège, la Serbie et la Turquie dans la nouvelle publication d'Eurydice sur la structure des systèmes éducatifs européens 2022.