Assurer le contrôle de la charge de travail et un équilibre travail-vie personnelle !

Le rôle de la technologie : outil de soutien ou fardeau ?

Ces dernières années, l'utilisation des technologies numériques et, plus récemment, des systèmes d'intelligence artificielle (IA) dans le domaine de l'éducation a connu un essor considérable. Une myriade d'outils numériques et de systèmes d'IA sont régulièrement commercialisés auprès des établissements d'enseignement avec la promesse de réduire la charge de travail des enseignant·e·s. En effet, la réduction des heures de travail des enseignant·e·s consacrées à des tâches auxiliaires serait une mesure importante pour contrôler la charge de travail des enseignant·e·s et équilibrer leur vie professionnelle et privée.

Malgré l'abondance d'outils Edtech commercialisés, la valeur réelle de la technologie numérique pour l'enseignement doit encore être prouvée (Rapport GEM, 2023), car il manque des preuves sur les avantages réels de ces outils (Wayne Holmers au nom de l'IE, 2023). De même, dans une étude menée par le CSEE sur les opportunités et défis pour l'éducation à l'ère numérique (2021), l'intensification de la charge de travail et la détérioration de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée ont été identifiées comme les principaux coûts de la numérisation par les 60 % de partenaires sociaux de l'éducation nationale ayant participé à l'étude.

Pour garantir une intégration efficace des outils numériques et des systèmes d'IA dans les pratiques d'enseignement, le CSEE exige que

  • Les enseignant·e·s soient impliqué·e·s dès le début de la conception et de la mise en œuvre des politiques d'éducation numérique et d'éducation à l'IA.
  • Les outils numériques et les systèmes d'intelligence artificielle soient conçus et mis en œuvre selon une approche axée sur les besoins, répondant de manière adéquate aux besoins professionnels des enseignant·e·s et aux besoins pédagogiques des étudiant·e·s.

L'intégration rapide de la technologie dans les salles de classe a également introduit de nouvelles complexités pour les enseignant·e·s. Alors que la technologie est la deuxième priorité de formation parmi les pays de l'OCDE, les données TALIS (2018) montrent qu'en moyenne, seuls 43 % des enseignant·e·s du premier cycle de l'enseignement secondaire se sentent suffisamment préparés à utiliser la technologie dans les pays de l'OCDE. À cet égard, le CSEE souligne que l'amélioration de la qualité et de l'accessibilité de la formation initiale des enseignant·e·s et du développement professionnel continu devrait être une priorité absolue pour garantir l'utilisation efficace des technologies dans l'enseignement.