Une initiative du CSEE et de ses organisations membres en vue de l’élection du Parlement européen de mai 2019 et une contribution à la Réponse globale de l'IE.

Articles connexes

Principales revendications du CSEE pour l’avenir de l’Europe

1 - Education de qualité pour tous

Une éducation de qualité est fondamentale pour chaque citoyen. C'est un droit humain fondamental et un bien public. En tant que tels, les gouvernements européens en sont responsables. Le CSEE exige que chaque enfant et étudiant ait accès à une éducation gratuite de haute qualité, adaptée à ses besoins et ce quel que soit son origine socio-économique. Le CSEE définit une éducation de qualité pour tous les étudiants et adultes, à la fois en termes de résultats d'apprentissage et en termes de développement complet de l'individu et de sa contribution à une société démocratique. Investir dans l’avenir de l’Europe grâce à une allocation optimale des fonds publics favorise la croissance économique et la cohésion sociale en Europe. Un financement durable du développement professionnel dans la formation initiale des enseignants et tout au long de leur carrière est une condition fondamentale pour une éducation moderne et innovante, capable de répondre aux besoins des étudiants dans un monde en mutation rapide. Donner l’autonomie aux enseignants et aux autres personnels de l’éducation pour gérer la diversité est essentiel pour une société prospère et dynamique.

2 - Augmentation de l’investissement public et attractivité de la profession

L'attractivité de la profession enseignante et l'image de marque des enseignants dans la société sont en déclin constant. Les enseignants et les éducateurs sont de plus en plus sollicités dans une profession qui compte jusqu'à 73% d’enseignantes. La charge de travail et le stress liés au travail, associés au manque d'autonomie professionnelle et de soutien, ainsi qu'à des conditions de travail, des salaires et des retraites peu attrayants et précaires, ont conduit à une grave pénurie d'enseignants dans de nombreux pays européens. Cette tendance est encore exacerbée par les changements démographiques liés au vieillissement de la main-d'œuvre et à la fuite des cerveaux de professionnels qualifiés vers d'autres secteurs ou pays. Les coupes budgétaires dans les secteurs de l'éducation, la commercialisation et la privatisation compromettent encore davantage la qualité et la viabilité de l'offre publique d'éducation. Le CSEE demande donc un financement public durable plus important dans le secteur de l'éducation afin de recruter et de fidéliser les professionnels de l'enseignement les plus qualifiés, en offrant des conditions de travail décentes, y compris un développement professionnel continu adapté aux besoins des enseignants, ainsi qu'un environnement de travail et une infrastructure soutenant le bien-être et la motivation des enseignants.

3 - Renforcement du dialogue social et implication des syndicats de l’éducation dans la prise de décision

Les syndicats de l’enseignement, en tant que représentants des professionnels de l’éducation, ont un double rôle dans l’aide à fournir aux enseignants, tant au niveau des conditions d’emploi que des questions professionnelles. Ils sont essentiels pour l’élaboration et la mise en œuvre de politiques en matière d’éducation. Le CSEE appelle les gouvernements et les autorités responsables de l'éducation à reconnaître les syndicats de l’enseignement en tant que partenaires sociaux dans un dialogue social permanent et efficace afin de développer des systèmes éducatifs de qualité et de fournir une vision indépendante de la profession. Les syndicats de l'enseignement doivent jouer un rôle central et permanent dans la prise de décision aux niveaux national et européen en ce qui concerne le développement des politiques de l'éducation, et en particulier les questions pédagogiques et les programmes. Un accent particulier devrait également être placé sur le dialogue social au niveau local.

4 - Promotion de la citoyenneté démocratique et de l’inclusion

Ces dernières années, les attaques terroristes, la radicalisation violente, l'extrémisme, le nationalisme et la xénophobie se sont multipliés à travers l'Europe et constituent une menace non seulement pour la sécurité de ses citoyens, mais également pour les valeurs fondamentales de l'Union que sont la liberté, la démocratie, la tolérance, l'égalité, la non-discrimination, le respect de la légalité, les droits humains et la solidarité. Dans ce contexte, le rôle de l'éducation, des enseignants, des chefs d'établissement et des autres personnels de l'éducation s'avère crucial pour la promotion de la citoyenneté démocratique et de l'inclusion sociale dans divers contextes éducatifs et environnements d'apprentissage.

Les gouvernements européens, en particulier les États membres de l'Union européenne, n'ayant pas réussi à mettre en place une politique de migration cohérente, sans ambiguïté, unifiée et unique - plutôt que fragmentée, en intégrant le principe de base de la solidarité, il est laissé aux enseignants le soin de relever les défis sans bénéficier du soutien pédagogique, financier ou administratif et de l'assistance à long terme dont ils ont besoin. Par conséquent, le CSEE exige un financement et un soutien durables pour les enseignants et les autres personnels de l’éducation dans les domaines de la démocratie, des droits de l’homme, des valeurs universelles et de la citoyenneté, afin de répondre de manière compétente aux besoins de leurs étudiants. Dans un monde en mutation rapide, où l’innovation et la numérisation sont des facteurs déterminants de la société, les jeunes doivent apprendre à devenir des citoyens responsables et réfléchis, conscients de leurs droits et de leurs obligations et valorisant le respect mutuel, l’égalité des chances et la diversité.