Syndicats de l'enseignement supérieur et de la recherche: la croissance des alliances privées-publiques implique la nécessité d’agir pour protéger la liberté académique et les conditions de travail

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Des syndicalistes et des représentant·e·s de 21 pays européens se sont réunis à Bruxelles les 4 et 5 février 2020 pour une réunion du Comité permanent de l'enseignement supérieur et de la recherche du CSEE (HERSC).

Lors de la première journée, a eu lieu une discussion fructueuse en groupe de travail sur le renouveau syndical dans le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche, en lien avec le projet en cours YOUR TURN!. Malgré des différences considérables en termes de taille et de contexte national, il s'est avéré que les syndicats de l'enseignement en Europe sont confrontés à des défis similaires. Certains d'entre eux concernent le recrutement, l'organisation et la mobilisation de leurs membres; d'autres concernent la lutte pour plus d'égalité entre les sexes, en particulier dans les postes universitaires plus élevés. Les membres du HERSC se sont d’ailleurs prononcés en faveur d'une collaboration internationale accrue pour aborder ensemble ces problèmes.

Lors de la seconde journée, Maria Palladino, de l’unité de la Commission européenne chargée de l’innovation et de l’Institut européen d’innovation et de technologie (EIT), a présenté les initiatives de la Commission en vue de promouvoir davantage d’alliances entre les établissements d’enseignement supérieur et les entreprises privées. Un outil essentiel pour ce faire est HEInnovate, une plate-forme d'échange de connaissances et de collaboration qui constitue également un réseau d'apprentissage des politiques. HEInnovate sera utilisé dans les examens par pays de l'OCDE. Les membres du HERSC présents ont exprimé leurs préoccupations concernant l’impact des partenariats public-privé sur la liberté académique et l'autonomie institutionnelle, la protection de la propriété intellectuelle, la transparence ainsi que sur les conditions de travail. Au cours de la discussion de réflexion qui a suivi et portant sur la privatisation et le partenariat public-privé dans l'enseignement supérieur, il a été convenu que la voix du personnel académique devait être au cœur du débat.

Harpa Arnarsdottir, de l'Unité de l'enseignement supérieur de la Commission européenne, a présenté le programme ERASMUS 2021-2027, qui fait toujours l'objet de négociations. Alors que la mobilité des étudiant·e·s pour les études et les stages ainsi que la mobilité du personnel pour l'enseignement et la formation doivent se poursuivre comme auparavant, de nouvelles mesures seront prises pour améliorer l'inclusivité et l'accessibilité pour les étudiant·e·s et les enseignant·e·s. Des changements importants concernent la mobilité mixte, qui combine un séjour de courte durée d'au moins cinq jours complété par une composante virtuelle, une mobilité de courte durée pour les doctorant·s ainsi qu’une flexibilité accrue dans l'ouverture des programmes aux participant·e·s non ressortissant·e·s de l’Union européenne.

En outre, les participant·e·s à la réunion du HERSC ont discuté des développements récents dans le cadre du processus de Bologne et des préparatifs de la prochaine réunion ministérielle de Rome. Les membres ont également été informés des autres problématiques actuelles pertinentes dans  le domaine de l'enseignement supérieur, telles que les priorités de la présidence croate du Conseil ainsi que les actions entreprises par l'Internationale de l'Education.